











Accueil » Santé Publique » Handicaps » Des implants cochléaires, à l’origine de… pertes auditives
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Environ 1 200 personnes bénéficient d’implants cochléaires chaque année en France. Ce dispositif, indiqué chez les enfants nés sourds et les personnes nées entendantes qui ont perdu l’audition et ne parviennent pas (ou plus) à entendre avec des prothèses auditives, est composé de deux parties. Une partie externe placée derrière l’oreille et une autre, implantée chirurgicalement sous la peau. Cette dernière stimule les nerfs de la cochlée, une structure située dans l’oreille interne qui transmet les sons via les nerfs jusqu’au cerveau.
Comment ça marche ? « Le microphone capte les sons de l’environnement. Ensuite, les sons sont analysés par le processeur et transmis à la partie interne », décrit la Polyclinique de l’Oreille, réseau en santé auditive au Québec. « Celle-ci les transforme en impulsions électriques qui sont dirigées vers les électrodes. Ceux-ci stimulent ensuite le nerf auditif qui envoie l’information au cerveau. » Ce processus est si rapide que la personne entend instantanément.
Des inconvénients ? « Bien que les complications soient rares, des études post-mortem ont permis d’observer une inflammation, de la fibrose et la formation de nouveaux os chez les patients porteurs d’implants cochléaires », indique Floris Heutink, du département ORL du Radboud University Medical Center à Nijmegen, aux Pays-Bas. C’est ce constat qui l’a poussé à mener un travail auprès de patients en vie, porteurs de ces dispositifs. Avant la mise au point d’un scanner de tomodensitométrie à ultra haute résolution, il était difficile de faire ces observations in vivo.
Grâce à ce matériel d’imagerie sophistiqué, les chercheurs ont pu examiner 123 patients porteurs d’implants. Chez 68% d’entre eux, les scientifiques ont constaté la formation de nouveaux os, essentiellement localisés à la base de la cochlée, 4 ans après implantation. Après évaluation, la perte auditive sur le long terme était plus fréquente chez ces mêmes patients.
Les nouveaux os peuvent ainsi « affecter la transmission du courant électrique dans la cochlée, entraînant une moins bonne audition », suggèrent les auteurs. Ils peuvent aussi « compliquer les thérapies disponibles par ailleurs comme la thérapie génique destinée à rétablir la fonction de la cochlée ». Enfin, « ils peuvent compliquer une chirurgie de réimplantation par la suite », concluent-ils.
A noter : En France, les implants cochléaires sont pris en charge depuis 2009 par l’Assurance-maladie.
Source : Radiological Society of North America, décembre 2021 – HAS – Institut Pasteur – Centre d’information sur la surdité et l’implant cochléaire (CISIC) – Polyclinique de l’Oreille
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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