Des poumons en prise directe avec le sexe

03 octobre 2005

Si les Français ont – en moyenne – 2,6 rapports sexuels par semaine, avec 1,75 rapports hebdomadaires les asthmatiques sont nettement moins actifs. Ce n’est pas qu’ils soient moins tendres ou moins amoureux. En fait, l’asthme perturbe leur sexualité.

Bien des études ont disséqué la qualité de vie des asthmatiques. Sous l’angle des activités sportives, du travail ou de l’école, des loisirs, etc… Mais jusqu’à présent, rien sur leur sexualité, un sujet tabou. Même pour les médecins ! Un sur trois estime qu’il s’agit d’un ” sujet délicat “. C’est dire qu’ils ont bien du mal à en parler librement, tout comme les malades.

Pour rompre la glace, une enquête aborde franchement la question. Basée sur un questionnaire développé par une sexologue et un pneumologue, les Drs Michèle Pujos et Marc Sapène, elle montre que la vie sexuelle des asthmatiques est altérée par leur maladie. Surtout pour les victimes d’un asthme sévère non contrôlé : près de la moitié d’entre eux est gênée lors des rapports sexuels. Un tiers des patients affirme que cette gêne a une incidence sur la réussite de l’acte sexuel et un quart ” s’économise ” en limitant soit la durée, soit la fréquence des rapports.

Et pourtant, tout cela pourrait être évité par un bon contrôle de la maladie. Lequel passe par la lutte contre l’inflammation bronchique. A côté des anti-inflammatoires classiques dérivés de la cortisone, à la base du traitement de l’asthme, il existe une autre famille d’anti-inflammatoires, les anti-leucotriènes. Simples à prendre – ils sont en comprimés – ils sont en plus dénués d’effets secondaires. Le plus difficile est de bien suivre son traitement même quand ça va bien. C’est plus facile à dire qu’à faire… mais la qualité de vie – dans tous ses aspects- est à ce prix.

  • Source : ISA, septembre 2005

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