Des villages turcs décimés… par une pierre

22 mars 2006

Dans certaines contrées de Cappadoce, dans l’Est de la Turquie, près d’un décès sur deux serait causé par un mésothéliome. C’est-à-dire un cancer de la plèvre ! L’exposition à une pierre volcanique, utilisée dans la construction d’habitations, serait en cause.

L’érionite -c’est son nom- a bien été accusée par des études antérieures, réalisées sur des animaux. Mais pour la première fois, le Dr Izzetin Baris et son équipe, à Ankara, ont suivi une population d’hommes et de femmes pendant… 23 ans.

Près de 900 au total, âgés de 20 ans au début de l’étude et répartis dans trois villages : deux construits à partir d’érionite et un village “contrôle”. Au cours du suivi, 372 décès ont été recensés, dont 119 dus à un mésothéliome. Dans les deux villages exposés, cette maladie a été à l’origine de 45% du total des décès. Soit quasiment un sur deux !

A partir de ces chiffres, l’auteur montre que l’incidence annuelle du mésothéliome dans les villages en question est respectivement de 200 et 700 cas pour 100 000. Contre seulement 10 pour 100 000 dans l’autre. Dans ce dernier, seuls deux décès dus à un cancer de la plèvre ont été recensés. “Et encore, ils ont frappés deux personnes qui ne sont pas nées dans ce village” explique l’auteur. Lequel lance un appel aux autorités sanitaires de son pays pour informer, éduquer et accompagner les populations concernées.

  • Source : Journal of the National Cancer Institute, 15 mars 2006

Aller à la barre d’outils