Des voies alternatives au THS… qui méritent d’attendre un peu
01 juin 2007
Bien utilisée, c’est-à-dire selon le Pr Steve Cummings (San Francisco) « dès l’apparition des premiers troubles dus à la ménopause », la tibolone pourrait constituer une option intéressante dans le traitement hormonal de cette dernière.
En marge du Symposium européen sur les tissus calcifiés qui s’est tenu à Copenhague, cet hospitalo-universitaire américain est revenu sur ce médicament – un modulateur sélectif des récepteurs aux estrogènes (SERM) – habituellement prescrit dans le traitement de l’ostéoporose mais aussi donc, comme traitement hormonal de la ménopause (THM). Utilisation fréquente même, puisque l’expérience dans ce domaine englobe désormais pas moins de 90 pays.
Une étude, menée dans 21 pays d’Europe et du continent américain auprès de 4 500 femmes ménopausées (60 ans et plus) aurait établi que ce médicament réduit significativement le risque de fractures vertébrales (-45%) et moins nettement (-26%) celui d’autres fractures. Effet favorable également démontré par cette étude (LIFT pour Long term Intervention on Fractures with Tibolone), une réduction de 68% des cancers du sein. A l’inverse, les auteurs ont observé un doublement du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC), avec selon Steve Cummings, 1 cas pour 500 femmes traitées !
D’autres équipes avec lui, en concluent que ce traitement « peut représenter une alternative aux THM traditionnels avec un meilleur profil en regard des effets secondaires ». A condition par exemple, « de l’utiliser de préférence tôt après la ménopause, à un âge où le risque d’AVC est comparativement faible. » Des conclusions qu’il faut sans doute nuancer en fonction des résultats publiés en mai 2005 par l’AFSSaPS. Il en ressortait que l’augmentation du risque de cancer de l’utérus n’affectait pas uniquement les femmes prenant un THM par estrogène seul, mais également celles traitées par tibolone. D’autres évaluations sont en cours. Sans doute vaut-il mieux dans l’attente, s’en tenir aux plus récentes recommandations de l’agence française.