Détenus et gardiens : la prison rend malade

16 septembre 2003

Voilà qui n’est pas vraiment une surprise ! Une étude britannique confirme en effet que l’univers carcéral constitue un réel facteur de destruction psychologique. Pour les détenus certes, mais pas seulement. Le personnel pénitentiaire est lui aussi mis à rude épreuve.

Les raisons à l’origine des troubles sont bien sûr très différentes d’un groupe de population à l’autre. D’après le travail du Dr Jo Nurse auprès de 31 détenus et 21 gardiens, les uns et les autres souffrent de l’univers carcéral mais pour des raisons opposées.

L’isolement, le manque de stimulation intellectuelle, la consommation de drogues sont les « facteurs-clé » qui détériorent le mental des détenus. Les gardiens quant à eux, souffriraient surtout du manque de soutien de leur hiérarchie et de l’image négative que renvoie leur profession. Ils s’insurgent également contre les réductions de personnel et craignent particulièrement pour leur sécurité.

L’auteur insiste enfin, sur les relations conflictuelles entre détenus et personnel pénitentiaire. Des relations qui, souligne Nurse, affectent directement l’état psychique des uns et des autres. Il souligne ainsi que « l’ensemble de ces facteurs de stress doivent être pris en compte pour améliorer la santé mentale des détenus comme des gardiens. Car l’augmentation croissante du nombre de détenus risque d’amplifier le phénomène ». Une conclusion qui pourrait s’appliquer n’en doutons pas, aux prisons françaises dont le degré de surpopulation atteint des niveaux sans précédent.

  • Source : British Medical Journal, n°7413, Vol.327

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