DHEA: le cri d’alarme américain

17 septembre 1998

Considérée comme une merveilleuse hormone anti-vieillissement, la DHEA (ou DeHydroEpiAndrosterone) fait fureur aux Etats-Unis où elle est vendue comme un simple complément alimentaire donc en dehors des circuits de contrôle auxquels devraient se plier tous les produits auxquels on prête un retentissement sur la santé. Or ce bel enthousiasme est tempéré, c’est le moins qu’on puisse dire, par le cri d’alarme lancé par le Dr Marshall Goldberg, endocrinologue au Jefferson Medical College près de Philadelphie. Les travaux d’équipes différentes ont en effet confirmé que la DHEA retentissait directement et de manière potentiellement dangereuse sur le métabolisme hormonal.

Chez l’homme elle accroît significativement la production d’une hormone appelée IGF-1, dont une étude publiée dans la revue Science a montré qu’une augmentation modérée pouvait multiplier par 6 à 7 le risque de cancer prostatique. Chez la femme on a pu montrer, et cela dès 1994, que la DHEA peut faire doubler la production de testostérone, hormone mâle qui entraîne des troubles cutanés tel que de l’acné, des perturbations menstruelles et une chute incontrôlée des cheveux. Soulignant qu’il y a danger «à diffuser en dehors de tout contrôle une substance hormonale qui peut être dangereuse pour certains et dont les effets bénéfiques ne sont pas même prouvés », le Dr Goldberg a demandé que les utilisateurs réguliers –on estime qu’ils sont plus d’un million aux Etats-Unis – se fassent suivre régulièrement: dosage de l’antigène prostatique PSA et de l’IGF-1 pour les hommes, et dosage de la testostérone pour les femmes.

  • Source : Journal of Consulting and Clinical Psychology, décembre 1998

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