Diabète de type 1 : l’espoir des cellules souches
21 septembre 2011
La greffe de cellules d’îlots de Langerhans est pratiquée depuis les années 70 chez certains diabétiques de type 1. Autant dire qu’il ne s’agit pas d’une technique révolutionnaire. En revanche, il est un fait que les dons de ces cellules endocrines, productrices d’insuline et constituant de 1% à 2% de la masse du pancréas, sont trop rares. De plus, l’opération si efficace soit-elle, doit être renouvelée tous les 2 ans. Sans oublier enfin que deux à trois donneurs sont nécessaires pour… chaque receveur. Une société de biotechnologie parisienne travaille actuellement à la mise au point de cellules souches dédiées. C’est donc un espoir réel, à l’horizon de 5 ans.
« La mise au point de cellules destinées à devenir des îlots de Langerhans pourrait apporter une source abondante permettant davantage de greffes », indique le Pr Paul Czenichow, endocrinologue et directeur de la société de biotechnologie Endocells, qui travaille en partenariat avec l’INSERM et le CNRS. Pour ce faire, ses chercheurs travaillent sur des cellules déjà orientées. « Prélevées dans le pancréas fœtal, elles sont ‘immortalisées’. C’est-à-dire qu’on leur injecte un gène qui leur donne la capacité de se multiplier, une fois placées dans un environnement riche en glucose. Elles deviennent alors des cellules ß humaines, productrices d’insuline ». Mises en culture, elles peuvent être conservées pendant environ 80 semaines.
Le hic ? « Pour l’instant, elles n’ont pas fait l’objet de greffes humaines. Pour être utilisées, nous devons pouvoir leur enlever le gène immortalisant », explique-t-il. « Nous sommes en train de réaliser cette dernière étape. Nous espérons parvenir à une première tentative de greffe d’ici à 5 ans ».
C’est une perspective importante pour les diabétiques de type 1, c’est-à-dire les malades atteints de diabète insulinodépendant. Ils représentent aujourd’hui, environ 10% à 15% de tous les diabétiques. Pour l’heure, trois options thérapeutiques s’offrent à eux. L’administration quotidienne d’insuline est la plus répandue. D’autres peuvent également se voir administrer de l’insuline par l’intermédiaire d’une pompe, et certains malades bénéficient d’une greffe de pancréas. C’est une intervention chirurgicale lourde, qui concerne « moins de 3 000 patients chaque année dans le monde », souligne le Pr Czenichow. La mise en production de cellules d’ilôts de Langerhans à grande échelle, changerait très certainement la donne…
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Source : interview du Pr Paul Czenichow, biothèque Endocells, 19 septembre 2011 ; Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles, site consulté le 19 septembre 2011; de notre envoyée spéciale au 47e congrès de l’European Association for the Study of Diabetes, 12 au 16 septembre 2011, Lisbonne