Diabète : des complications pas vraiment anodines
10 novembre 2015
©Phovoir
Faut-il le rappeler, le diabète n’est pas une maladie bénigne. A l’occasion de la journée mondiale dédiée (14 novembre) l’InVS consacre l’intégralité de son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) au suivi et aux complications inhérentes à la maladie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la France est en mal de progrès.
La France dispose de différents outils lui garantissant une analyse précise et objective de suivi des patients diabétiques. En 2013 par exemple, 3 millions de malades suivaient un traitement médicamenteux. Du côté des complications :
- Plus de 20 000 d’entre eux ont été hospitalisés pour une plaie du pied, dont près de 8 000 pour amputation d’un membre inférieur, soit un risque 7 fois supérieur à celui de la population générale ;
- 17 000 diabétiques ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral imposant une hospitalisation (risque 1,6 fois supérieur) ;
- Près de 12 000 personnes diabétiques ont été hospitalisées pour un infarctus du myocarde, soit 2,2 fois plus que dans la population non diabétique.
« Ces complications, survenant dans une population de personnes diabétiques traitées, soulignent la gravité du diabète et le chemin qui reste à parcourir pour réduire l’injustice des conséquences de cette maladie », indique le Pr Jacques Bringer (CHU de Montpellier) qui signe l’éditorial de la dernière livraison du BEH. « Une injustice alourdie par certaines inégalités sociales et territoriales ».
Même si le diabéto-endocrinologue reconnaît que « des examens recommandés dans la surveillance du diabète progressent de façon significative (suivi de l’équilibre glycémique…) », le suivi cardiologique et les consultations ophtalmologiques n’ont pas évolué depuis 2007.
En fait, le suivi clinique reste plus fréquent chez les personnes favorisées. Les disparités régionales sont quant à elles considérées comme « fortes », avec des taux d’incidence des complications nettement plus élevés dans les départements d’outre-mer et certaines régions métropolitaines, notamment le Nord-Pas-de-Calais.
Pour l’auteur de cet édito, « ces inégalités doivent conduire à mettre en place les actions de prévention et des filières de soins réactives afin de réduire, en particulier, la survenue des accidents vasculaires cérébraux. Les interventions thérapeutiques et éducatives individualisées visant l’autonomie des patients diabétiques doivent tenir le plus grand cas de l’âge, de l’ancienneté du diabète, mais aussi du milieu social, du niveau éducatif. Enfin, la réduction des complications du diabète passe par la prise en charge des facteurs de risques associés, surpoids, hypertension artérielle, tabagisme, sédentarité… » En clair, personnaliser plus encore la prise en charge du diabète !