Diabète : haro sur les régimes !

« Dans tout diabète, il n’y a qu’un interdit : les boissons sucrées », lance le Pr André Grimaldi, chef du service de diabétologie au CHU Pitié-Salpétriètre de Paris. D’où son coup de colère : « Il faut arrêter de faire ch… les diabétiques avec les régimes. Le plus important, c’est l’activité physique ».

Voilà qui est bien senti ! Pour être plus précis, distinguons les deux types de diabète. « Le diabète de type I, sans problème de surpoids, a été bardé d’interdits alimentaires à une époque où l’on ne possédait pas les outils thérapeutiques d’aujourd’hui. », explique André Grimaldi. « Pendant longtemps, ces diabétiques ont dû adapter ce qu’ils mangeaient à l’insuline qu’ils s’injectaient. A présent, on fait des injections en fonction de ce que l’on mange. Ainsi maintenant, les diabétiques de type I ont-ils le droit de savourer une pêche melba ».

Les diabétiques de type II pour leur part, souffrent d’un problème de poids. Ils ne peuvent manger ce qu’ils veulent. « Ils doivent réduire leurs apports en graisses tout en adoptant une alimentation équilibrée. Pour eux, c’est essentiellement un problème de comportement alimentaire ».

Son cheval de bataille, proscrire tout régime alimentaire amaigrissant et plus précisément les régimes hypocaloriques. « La caractéristique de ces régimes, dissociés voire délirants, est que tous sont spectaculairement efficaces au début, mais que tous finissent par échouer. » Prise de poids et effet yoyo garantis !

La frustration aussi, est garantie… Car ces régimes n’engendrent pas seulement un déséquilibre alimentaire. Ils privent aussi de plaisir. « S’empêcher de sortir, d’aller au restaurant, de faire des repas de famille, cela finit par provoquer des troubles du comportement », souligne Caroline Martineau, diététicienne et présidente de l’Association de langue française pour l’étude du diabète et des maladies métaboliques (ALFEDIAM). « S’alimenter, c’est aussi un plaisir. Il faut rétablir la confiance du diabétique envers ses aliments », conclut-elle.

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  Source : Angles de vie – Chroniques du diabète, N°27 – Association française des Diabétiques