Diabétiques : dépister la fibrillation atriale par… les pieds

07 mai 2021

Dépister la fibrillation atriale n’est pas une mince affaire. Pourtant une équipe chypriote vient de découvrir une façon simple de poser ce diagnostic chez les patients diabétiques. Il suffit de coupler la recherche de cette maladie cardiaque avec l’examen de surveillance du pied diabétique.

Le pied diabétique est une des complications du diabète. Causé par l’augmentation des sucres dans le sang, induisant une mauvaise circulation sanguine et des lésions nerveuses, il se manifeste par des ulcérations de la peau qui ne guérissent pas. Pour éviter que cette complication ne conduise à l’amputation, il est donc préconisé que les patients se fassent examiner les pieds au moins une fois par an.

C’est en analysant les résultats de plusieurs de ces examens qu’une équipe de chercheurs de la European University of Cyprus à Nicosie a constaté qu’il était possible, dans le même temps, de dépister une fibrillation atriale dans cette population. Une bonne nouvelle puisque la prévalence de ce trouble du rythme cardiaque est multiplié par deux par rapport à celle de la population générale.

Un diagnostic simple et efficace

Afin de valider ce constat clinique, ils ont mené un travail auprès de 300 patients. Dans le détail, 2 podiatres et 6 podologues ont été formés à dépister la fibrillation atriale en auscultant les pieds, et en particulier le pouls au niveau de l’artère de ce membre. Pour valider leurs diagnostics, chaque patient a par ailleurs subi un écho-doppler.

Au total, 17% des 300 participants à ce travail présentaient ce trouble, non diagnostiqué avant l’étude. Un résultat qui valide l’intérêt d’un dépistage de la fibrillation atriale au cours de l’examen annuel du pied diabétique puisque les diagnostics ont été validés par l’écho-doppler.

« Cette étude a permis d’identifier un moyen simple, rapide et peu coûteux d’identifier les patients diabétiques souffrant de ce trouble du rythme cardiaque qu’ils ignoraient », se félicite le Dr Ilias Kanellos, principal auteur de l’étude. Une chance car « cet examen a désormais le potentiel d’éviter de nombreux AVC et de préserver la qualité de vie de cette population de patients particulièrement exposée », conclut-il.

  • Source : European Society of Cardiology, avril 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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