Diminuer le nombre d’amniocentèses…
25 avril 2005
Pratique-t-on trop d’amniocentèses en France ? Cet examen qui consiste à prélever du liquide amniotique concerne aujourd’hui une femme sur cinq. Et il s’en pratiquerait “beaucoup trop” en termes de balance bénéfice/risque.
Comme l’échographie, l’amniocentèse est une technique de diagnostic prénatal. Réalisée généralement entre les 12ème et 16ème semaines après les dernières règles, elle vise à dépister une malformation du foetus ou la présence d’une maladie chromosomique.
Ce risque de malformation ou de maladie augmente avec l’âge de la mère. Voilà pourquoi en France, l’amniocentèse est proposée systématiquement aux femmes de plus de 38 ans. Dans les autres cas, elle dépend de divers facteurs de risque comme la clarté nucale (épaisseur de la nuque n.d.l.r.) de l’embryon, et de plusieurs marqueurs sanguins.
Mais l’amniocentèse est une approche beaucoup plus invasive qu’une simple échographie. Le prélèvement du liquide amniotique s’effectue en effet grâce à une aiguille qui transperce les parois abdominale et utérine. L’examen n’est donc pas dénué de risque. A tel point qu’environ 1% des femmes perdront leur enfant à la suite de ce dernier. Plus que le pourcentage de malformations dépistées…
L’influence de l’arrêt Perruche…
L’attitude de certains médecins, liée aux craintes de procès à la suite de l’arrêt Perruche, explique en partie ce recours jugé trop important à l’amniocentèse. Les spécialistes remettent aussi en question l’analyse des facteurs de risques ” qui ne sont pas calculés individuellement mais additionnés “.
Une récente étude menée en Ile-de-France sur 20 000 grossesses, a toutefois montré qu’il devrait être possible de réduire le nombre d’amniocentèses pratiquées. Au cours de ce travail, un diagnostic sanguin réalisé à 12 semaines a permis de décider avec une plus grande objectivité de l’opportunité réelle d’une amniocentèse. Résultat, une diminution de 5% du nombre d’examens tout en maintenant le même taux de diagnostic de malformations prénatales.