Dompéridone : des recommandations pour « minimiser les risques cardiaques »

02 septembre 2014

Alors qu’en février 2014, les rédacteurs de la revue Prescrire pointaient du doigt les effets délétères graves (risques cardiaques) de la dompéridone, l’Agence nationale du Médicament (ANSM) émet de nouvelles recommandations d’utilisation. Elles entraînent ainsi le retrait du marché – le 10 septembre 2014- des spécialités fortement dosées contenant 20 mg de la substance active. 

La dompéridone (Motilium® ou équivalent) est un antiémétique antagoniste de la dopamine autorisée en France depuis 1980. Elle est indiquée chez les adultes pour le soulagement des symptômes de type nausées et vomissements. Elle est également prescrite chez les enfants pour le soulagement des symptômes de type nausées et vomissements.

Après l’observation de nouveaux cas d’effets indésirables cardiaques graves associés à l’utilisation de la substance active, l’Agence Belge du médicament a déclenché en mars 2013 une réévaluation européenne du rapport bénéfice/risque de la dompéridone.

Cette dernière, qui s’est achevée en juillet 2014, a confirmé le risque d’effets indésirables cardiaques graves. Notamment « un allongement de l’intervalle QT, des torsades de pointes, une arythmie ventriculaire grave, voire une mort subite. Ce risque est accru chez les patients de plus de 60 ans, chez ceux qui reçoivent une dose quotidienne de plus de 30 mg … »

Ainsi, l’ANSM a-t-elle émise de nouvelles recommandations, et notamment la restriction :

  • Des indications au seul « soulagement des symptômes de type nausées et vomissements » ;
  • Des doses : la dose maximale quotidienne est de 30 mg chez l’adulte et l’adolescent à partir de 12 ans, et de 0,75 mg/kg chez le nouveau-né, le nourrisson, l’enfant de moins de 12 ans et l’adolescent de moins de 35 kg
  • De la durée du traitement qui ne doit généralement pas dépasser une semaine.

Enfin, de nouvelles contre-indications ont été ajoutées. Elles concernent les patients présentant une « insuffisance hépatique modérée ou sévère, des affections qui allongent ou pourraient modifier la conduction cardiaque, des affections cardiaques sous-jacentes, une prise concomitante de certains médicaments ». Pour en savoir plus, demandez conseils à votre médecin traitant.

  • Source : ANSM, 1er septembre 2014

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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