Incontinence urinaire : des traitements efficaces existent, le fatalisme n’a plus cours !

10 avril 2003
Beaucoup de ces femmes ne sont pas traitées, car elles ont peur de consulter. Elles craignent la chirurgie, qui pourtant concerne à peine 38% des patientes, celles qui souffrent d’incontinence d’effort. Car il existe trois formes de cette maladie :
  • L’incontinence par instabilité vésicale, caractérisée par des contractions anarchiques et excessives des muscles de la paroi vésicale. Elle concerne 33% des malades. Normalement, ces muscles ne se contractent que lorsque la vessie est pleine. Dans l’instabilité vésicale en revanche, ils peuvent se contracter n’importe quand, même si la vessie n’est pas encore remplie. Cette contraction, qui signale un besoin d’uriner, est par ailleurs favorisée par différents facteurs comme le froid, le contact avec l’eau ou des stimuli psychologiques : arrivée au domicile, passage près de toilettes… ;
  • L’incontinence d’effort, présente dans 38% des cas, est due soit à une insuffisance du muscle annulaire qui enserre l’urètre et ferme la vessie - le sphincter - soit au fait que la vessie est mal soutenue par les muscles du périnée. C’est donc le verrouillage de la vessie qui est ici en cause. Il s’ensuit des fuites urinaires uniquement à l’effort, - sport, éternuements, toux, marche, saut…- généralement de faible volume et qui apparaissent sans que le besoin d’uriner se soit fait ressentir ;
  • Enfin l’incontinence urinaire mixte (29% des cas) associe les deux origines. L’instabilité vésicale, de fait présente dans plus de 60% des cas, est de loin la plus invalidante. Car les mictions deviennent plus fréquentes, le jour comme la nuit, en petite quantité à chaque fois. En outre, le besoin devient parfois si impérieux que des fuites abondantes et incontrôlables peuvent survenir inopinément.
C’est donc à la fois tout simple et très fréquent… mais il y a encore un véritable tabou de l’incontinence urinaire ! Pratiquement deux femmes sur trois n’osent pas consulter leur médecin. Elles subissent en silence, n’osent plus aller voir leurs amis, hésitent à faire leurs courses, vivent des relations sexuelles perturbées et sont exposées à des infections urinaires à répétition. Pourtant des traitements existent : la chirurgie – réservée à l’incontinence d’effort – et des médicaments qui peuvent être ou non associés à une rééducation. Il suffit d’en parler à son médecin ou de consulter un urologue. L’Association d’aide aux Personnes incontinentes (AAPI) est au 5, avenue du Maréchal Juin 92 100 Boulogne Tél: 01 46 99 18 99. Et par internet à http://orphanet.infobiogen.fr/associations/AAPI/AAPI.html Comprendre La pollakiurie ? C’est quand vous urinez trop souvent… Lorsque le besoin d’uriner devient imprévisible et impérieux au point de provoquer des fuites parfois abondantes, quand la fréquence des mictions - en petite quantité à chaque fois et de nuit comme de jour - s’accroît considérablement, les spécialistes parlent de pollakiurie. Elle est évoquée en général lorsque le nombre des mictions est supérieur à 7 le jour, et 2 la nuit. Ces symptômes ont un fort retentissement sur la vie quotidienne de la femme. En toutes circonstances elle doit anticiper la survenue d’un besoin impérieux, le risque d’une fuite et le cortège de gène et d’angoisse que cela entraîne. Bien que très invalidante, l’instabilité vésicale fait encore trop souvent l’objet d’un tabou. Il en résulte un retard à la consultation. Pourtant des traitements efficaces existent. Fondés sur l’association de médicaments et de séances de rééducation, ils apportent une nette amélioration des symptômes. Il y a en France presque 3 millions d’incontinents urinaires, soit de 4% à 5% de la population. Ce sont en grande majorité des femmes. Tous âges confondus, une sur dix en est atteinte. Si pratiquement 25% des femmes de 85 ans en sont atteintes, cette incontinence affecte aussi la femme jeune : 12% des moins de 45 ans sont dans ce cas, les plus exposées étant celles qui ont eu plusieurs grossesses, qui présentent une surcharge pondérale ou… qui font beaucoup de sport ! Et cela, on le sait moins…
Aller à la barre d’outils