Drogues au volant : l’incroyable retard français…

08 novembre 2001

En France, la conduite d’un véhicule automobile sous l’emprise de stupéfiants ne fait l’objet d’aucune interdiction spécifique “.
Dans un rapport publié le 17 octobre dernier, le service des affaires européennes du Sénat met l’accent sur une véritable ” exception française “. Car contrairement à ses voisins européens, la France ne sanctionne pas la conduite sous l’emprise de stupéfiants…

Le Sénat a passé au crible la politique de 8 Etats européens : l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Suisse. Résultat, ” la conduite sous l’emprise de stupéfiants constitue une infraction spécifique dans tous les pays sous revue, sauf en Suisse “.

Le Danemark, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Italie et les Pays-Bas ont purement et simplement déclaré hors-la-loi ” tous ” les stupéfiants détectés chez un conducteur. En revanche seuls le cannabis, la cocaïne, la morphine, l’héroïne, les amphétamines et leurs dérivés sont interdits en Allemagne et en Belgique. Nos voisins belges ont même fixé des seuils à partir desquels la présence de ces substances est considérée comme ” significative “.

Et la France ? Le 29 août dernier un décret paru au Journal officiel ordonnait le dépistage systématique des stupéfiants pour ” tous ” les conducteurs impliqués dans un accident mortel… sans cependant instaurer la moindre sanction en cas de contrôle positif. Ce texte marque peut-être un premier pas vers une véritable politique. Mais le retard par rapport aux autres pays européens est si criant qu’il est permis de se demander s’il sera comblé à coups de premiers pas…

  • Source : Le Quotidien du Médecin, 26 octobre 2001

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