Drôles de Français !

Soixante dix-sept pour cent des Français se disent prêts à accepter la substitution d’un médicament générique à la prescription originale. Néanmoins, ils affirment aussi à hauteur de 66% que leur médecin ne pratique pas ce genre de prescription. Et à 54%, que le pharmacien ne leur a jamais proposé ce type de substitution. Où est l’erreur ?

Voilà pourquoi la France, en matière de diffusion des génériques, est à la traîne des autres pays développés. Le marché du générique français représente 3% du marché total des médicaments. Contre 26% pour l’ensemble de l’union européenne et 55% aux Etats-Unis !

Si la France faisait aussi bien que la moyenne de ses voisins, elle économiserait selon les spécialistes, entre 2,5 et 3 milliards de francs chaque année… Le problème, c’est peut-être qu’à en croire le « Baromètre-Santé » 2001, la maîtrise des dépenses de santé est loin d’être la préoccupation première des Français. Elle n’est plus prioritaire que pour 14% de nos compatriotes.

En revanche, ils sont beaucoup plus préoccupés (39 % des réponses) par l’amélioration du dépistage et de la prévention, le financement des retraites et le développement de la recherche. La croissance est passée par là ! Ce qui préoccupe aussi les Français ? La composition des produits alimentaires (32%) et la pollution de l’air (22%).

Des risques actuels, aux conséquences lointaines alors que de nombreuses maladies, meurtrières et dramatiques dans leurs conséquences, paraissent oubliés. Cancers, infection à VIH et SIDA, maladies cardio-vasculaires… Le danger est bien là mais nous nous reposons sur les certitudes scientifiques et les progrès attendus de la recherche. Pour les aliments et la pollution, l’incertitude règne. Voilà sans doute ce qui inquiète les Français !

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  Source : Neurology, 10 avril 2001