Du chewing-gum pour prévenir la prématurité ?
08 février 2022
Naître prématurément expose les enfants à un risque accru de problèmes de santé divers. Les scientifiques cherchent donc les moyens les plus simples et les plus efficaces pour prévenir ces naissances trop précoces. Parmi les pistes : la santé bucco-dentaire de la mère.
Plusieurs études ont déjà montré le lien entre une bonne santé bucco-dentaire de la femme enceinte et la réduction du risque de naissance prématurée. L’objectif est donc de trouver des moyens faciles à mettre en œuvre et peu coûteux afin d’améliorer la santé bucco-dentaire des femmes, notamment dans les pays pauvres, particulièrement touchés par la prématurité. C’est pourquoi une équipe s’est penchée sur les chewing-gums au xylitol.
Le xylitol est un alcool naturel que l’on trouve dans les fruits et les légumes. Il est largement utilisé comme substitut au sucre dans les chewing-gums et présenterait de nombreux bienfaits (diminution de la quantité de plaque dentaire, du risque de caries…). L’hypothèse des chercheurs était que le fait de mâcher ces gommes assez rapidement au début de la grossesse pourrait améliorer la santé bucco-dentaire des femmes enceintes.
Meilleure santé bucco-dentaire et moins de prématurés
Ils ont éprouvé leur idée auprès de 10 069 femmes du Malawi, durant 10 ans. Ce pays présente l’un des taux de prématurité les plus élevés du monde. Les participantes se sont portées volontaires avant d’être enceintes ou au cours des 20 premières semaines de leur grossesse. Réparties en deux groupes, dont un contrôle, elles ont reçu des recommandations et un suivi périnatal et de santé buccodentaire avec ou sans chewing-gum au xylitol.
Les chercheurs ont ainsi pu observer dans le groupe xylitol, une réduction de la proportion d’enfant prématurés : 12,6% contre 16,5% dans le groupe contrôle. Les participantes avaient par ailleurs constaté une amélioration de leur santé bucco-dentaire.
« Cette méthode a permis de réduire le nombre de naissances prématurées, notamment celles intervenant entre 34 et 37 semaines d’aménorrhée », précise Kjersti Aagaard du Texas Children’s and Baylor College of Medicine de Houston et principal auteur de ce travail. Une excellente nouvelle dans la mesure où cette méthode est « facile à mettre en œuvre et peu coûteuse », conclut-il.
A noter : chaque année, dans le monde, environ 15 millions de bébés naissent avant terme, c’est-à-dire avant 37 semaines d’aménorrhée.
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Source : Society for Maternal-Fetal Medicine, 3 février 2022
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet