Du nez contre les infections nosocomiales
14 juin 2013
30% des patients seraient porteurs de staphylocoques dorés. ©Phovoir
Les infections nosocomiales sont des pathologies contractées dans un établissement de santé. Une étude américaine montre que dans une grande majorité des cas, les maladies provoquées par des staphylocoques dorés sont endogènes. En d’autres termes, le patient s’infecte avec ses propres germes, présents dans son… nez. Pour réduire ce risque, des mesures existent.
Les trois micro-organismes les plus fréquemment responsables des infections nosocomiales sont Escherichia coli (25%), Staphylococcus aureus (19%) et Pseudomonas aeruginosa (10%). Des chercheurs américains de l’University of Iowa, à Iowa City, ont montré que dans 85% des cas d’infection par Staphylococcus aureus, les patients se contaminaient eux-mêmes. Et cela à partir de la présence de la bactérie dans leur… nez ! Après une opération cardiaque ou du genou par exemple, « les patients porteurs de cette bactérie se touchent très probablement le nez puis la plaie, ce qui libère la bactérie », expliquent les auteurs.
Des mesures de précaution
En analysant les résultats de 39 études, ils ont déterminé qu’il existait des mesures efficaces à mettre en œuvre pour réduire significativement ce risque :
- « Effectuer un prélèvement nasal avant l’opération, afin de s’assurer que le patient n’est pas porteur de la bactérie;
- Pour les 30% de patients concernés, appliquer un onguent antibactérien dans le nez dans les jours précédent l’opération ;
- Après l’intervention chirurgicale, prescrire des antibiotiques. »
Pour les auteurs, ces mesures pourraient faire chuter le nombre d’infections causées par un staphylocoque doré de 71% et les autres infections nosocomiales de 59%. Chaque année en France, 750 000 patients hospitalisés, soit un sur vingt, contractent une maladie nosocomiale.
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot