Du Viagra contre le paludisme

18 mai 2015

Une découverte pour le moins surprenante vient d’être réalisée par une équipe française. Selon des chercheurs du CNRS, de l’INSERM et de l’Université Paris-Descartes, le Viagra®, cette petite pilule bleue indiquée contre la dysfonction érectile, pourrait réduire la transmission du parasite responsable du paludisme. Voilà qui mérite un éclairage.

Le paludisme est transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique femelle, lui-même infecté après avoir piqué un homme impaludé. Les traitements actuels contre cette pathologie ciblent les formes « asexuées » du parasite (Plasmodium falciparum), responsables des symptômes. Mais pas les formes « sexuées » transmises de l’homme au moustique.

L’éradication de cette maladie nécessite donc le développement de nouveaux traitements pour bloquer cette transmission. Et donc éviter la dissémination du parasite dans la population.

Objectif : rigidifier les globules rouges parasités

Les formes sexuées du parasite se développent chez l’homme dans les globules rouges. Or les globules rouges circulants parasités agissent comme leurs congénères sains : ils se déforment pour éviter d’être éliminés par la rate. En effet, celle-ci filtre le sang pour en retenir les globules rouges rigides, vieux ou anormaux.

Dans un tel contexte, le but des chercheurs était donc de rendre les globules rouges parasités rigides. En testant plusieurs molécules, il en est une qui a rempli cette mission : le sildénafil (plus connu sous son nom commercial de Viagra®). Ils ont ainsi montré « qu’à la dose habituellement administrée, la molécule a le potentiel d’augmenter la rigidité des formes sexuées du parasite et ainsi de favoriser l’élimination par la rate des globules rouges parasités ».

En outre, modifier le principe actif du Viagra® pour éviter son effet érectile pourrait déboucher sur un traitement contre la transmission du parasite de l’homme au moustique.

  • Source : CNRS, 6 mai 2015

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon

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