Dyslexie : une cause, trois manifestations

10 janvier 2012

La dyslexie qui se caractérise par des difficultés dans l’apprentissage de la lecture, toucherait un peu moins de 5% des enfants à partir du Cours préparatoire. Son origine n’a jamais été clairement identifiée mais aujourd’hui, une étude ouvre des perspectives nouvelles. Elle aurait en effet démontré que les trois manifestations cliniques de ce handicap pourraient être dues à un trouble du fonctionnement de certaines structures cérébrales.

Des chercheurs de l’INSERM et du CNRS (Unité 960 Ecole Normale Supérieure de Paris), viennent de montrer que trois types de troubles liés à la dyslexie sont inhérents à un dysfonctionnement du cortex gauche. L’inaptitude aux jeux de mots (rimes ou contrepèteries), le manque de mémoire à court terme mais aussi la capacité à nommer des images qui se succèdent rapidement : tous ces problèmes auraient la même origine. Et tout cela traduirait un défaut dans cette partie du cortex, dédiée au décodage de la parole.

Un bug dans le découpage des phonèmes

Les auteurs ont émis un postulat de départ : selon eux, la dyslexie résulterait d’une anomalie siégeant dans les aires cérébrales. Ils ont donc enregistré l’activité encéphalique de 44 adultes – dont 23 dyslexiques – exposés à un son dont la fréquence oscillait entre 10 et 80 Hertz (Hz).

Résultat : chez les non-dyslexiques, le fonctionnement du cortex auditif était normal. Chez les dyslexiques en revanche, le cortex de l’hémisphère cérébral gauche s’est avéré moins sensible aux fréquences modulées autour de 30Hz. Or « une réponse corticale à cette fréquence est nécessaire pour permettre le découpage de la parole en phonèmes (la plus petite unité distincte d’un son –ndlr) » nous précise Anne-Lise Giraud, du laboratoire de neurosciences cognitives de l’INSERM. Ce défaut de sensibilité expliquerait pourquoi les dyslexiques peinent à manipuler les sons de la parole, ou à nommer une série d’images.

Selon notre spécialiste, « les dyslexiques souffrent probablement d’un défaut dans le découpage de la parole en phonèmes. Leur cortex auditif résonne avec des fréquences de modulation des sons plus élevées, situées au delà de 50Hz. ». Cette particularité serait associée à des difficultés affectant la mémoire à court terme.

Une découverte pleine d’espoir, même s’il « est trop tôt pour envisager une application thérapeutique » tempèrent les chercheurs.

  • Source : INSERM, 22 décembre 2011 ; Interview d’Anne-Lise Giraud, 3 janvier 2012

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