E-cigarette : des risques infimes comparés au tabac

20 août 2015

Sujet de controverse, l’innocuité de la cigarette électronique nourrit le débat scientifique. Ainsi depuis plusieurs mois, la composition des e-liquides et l’entrée dans le tabagisme sont pointés du doigt par les détracteurs de ce dispositif. Or selon une étude anglaise publiée ce 19 août, la vapoteuse serait 95% moins dangereuse que la cigarette classique. Résultat, les autorités britanniques de santé publique recommandent son usage dans le sevrage tabagique.

« La cigarette électronique est 95% moins dangereuse que le tabac et peut donc être efficace pour arrêter de fumer », expliquent les auteurs d’une étude indépendante rendue par le Public Health England (PHE), les autorités britanniques de santé publique. L’e-cigarette pourrait donc diminuer la prévalence du tabagisme chez les adultes et les jeunes. D’autant plus que contrairement à la cigarette, « la vapoteuse n’entraîne pas la combustion des substances toxiques émanant du tabac ».

Une importante réduction du risque à prendre en compte donc. Mais les scientifiques restent prudents. « On ne connaît pas exactement la nocivité des e-liquides, la qualité de ces composants est encore mal évaluée », reconnaissent les Prs Ann McNeill (King’s College London) et Peter Hajek (Queen Mary University of London).

Eloignés du tabac ? Au total, 2,6 millions d’adultes utilisent couramment l’e-cigarette au Royaume-Uni. Tous sont d’actuels ou d’anciens fumeurs et emploient la cigarette électronique comme dispositif de sevrage. Seul 1% de la population étudiée a pris l’habitude de fumer la cigarette classique après avoir commencé l’e-cigarette.

« Rien ne prouve donc que l’e-cigarette constitue une porte d’entrée des jeunes vers le tabagisme », soulignent les chercheurs. Mais près de la moitié (44,8%) de la population du Royaume-Uni ne réalise pas que l’e-cigarette est moins risquée que le tabac. Précisément, 22,1% pensent que la vapoteuse est tout autant – voire plus dangereuse – que la cigarette. Conséquence, « de nombreux fumeurs continuent de privilégier le tabac ».

Pour les scientifiques, les campagnes de prévention doivent contrecarrer cette idée reçue et véhiculer le bon message. « La vapoteuse engendre des dommages largement moindres comparés au tabac. Arrêter de fumer ne peut être que bénéfique. La cigarette est un produit tueur », conclut le Pr Linda Bauld, experte en cancérologie. « La recherche sur le cancer doit aussi avancer sur les questions aujourd’hui sans réponse concernant l’e-cigarette. »

  • Source : Public Health England (PHE), le 20 août 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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