E-cigarette, plus de risques que de bénéfices?

12 novembre 2014

A priori moins toxique que le tabac, la cigarette électronique aide de nombreux fumeurs à diminuer leur consommation. Chez certains, ce dispositif s’avère même plus efficace que les patchs nicotiniques. Mais l’e-cigarette contient des particules fines… nocives. Les risques liés au vapotage prennent-ils le dessus sur ses bénéfices ?

« Tout ce qui peut aider les fumeurs à arrêter est bon à prendre, y compris la cigarette électronique », avait déclaré Marisol Touraine le 25 septembre 2014, à l’occasion du lancement du Programme national de Réduction du Tabagisme (PNRT). Quelques mois plus tard, la ministre de la Santé a annoncé l’éventuelle interdiction de l’e-cigarette dans tous les lieux publics à compter de 2015 pour faire reculer le tabagisme.

Moins toxique que la cigarette…

En réponse à cette ambivalence, une étude menée auprès de 5 863 fumeurs est venue démontrer l’efficacité de l’e-cigarette dans le sevrage tabagique. « Au total, 20% des vapoteurs ont réussi à s’abstenir, contre 10% chez ceux qui avaient recours à un substitut nicotinique et 15% pour les fumeurs qui ont arrêté sans aucune aide », révélaient les chercheurs de ce travail publié le 21 juin 2014 dans la Revue Addiction.

Deux mois plus tard, les auteurs d’une étude américaine déclaraient – au contraire – que le vapotage incite à fumer plus qu’il n’accompagne l’arrêt du tabac. « Les e-cigarettes peuvent devenir des portes d’entrée au tabagisme en exposant les jeunes à la nicotine et en ‘relégitimant’ l’usage du tabac dans la société », déclaraient-ils dans le Journal of the Americain Medical Association. Faute de recul, les études manquent pour confirmer cette tendance. Mais chaque jour, 200 Français décèdent d’une maladie directement liée au tabagisme.

D’ores et déjà les autorités de santé en appellent à la prise de conscience des fumeurs sur l’impact de la cigarette, électronique ou non.

…mais pas dénuée de risque

Comparées au tabac, les e-cigarettes présentent un taux bien plus bas de substances toxiques. Les effets indésirables associés seraient aussi bien moins importants. Reste que l’aérosol présent dans l’e-cigarette contient des particules fines cancérogènes comme le formaldéhyde. Une toxicité récemment relevée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Enfin, outre le geste de fumer, le point commun entre la cigarette électronique et le tabac classique est la présence de nicotine. Certes non cancérigène, cette substance addictive peut accélérer le développement d’une tumeur déjà présente et freiner le développement du cerveau du fœtus et de l’adolescent.

  • Source : UFC QUE CHOISIR santé, n°88 – Novembre 2014. « Inhalateurs électroniques de nicotines », rapport de l’OMS – 26 juin 2014. « Real world effectiveness of e-cigarettes when used to aid smoking cessaation : a cross sectional population study », Addiction, 21 juin 2014

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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