E-cigarettes : 5 risques pour la santé

13 mars 2019

La cigarette électronique aide certains fumeurs à sortir progressivement de leur addiction. Pourtant, depuis sa banalisation sur le marché, ce dispositif est accusé de bien des maux. Faisons le tour de la question en 5 points.

Dépression, anxiété, troubles émotifs : l’exposition à ces fragilités psychologiques double chez les vapoteurs comparée à celle des abstinents. Une observation révélée lors du 68e Congrès de l’American College of Cardiology. Lors d’une présentation orale, des chercheurs ont évoqué certains risques associés à la cigarette électronique, précisant « qu’il s’agissait bien d’une corrélation et non d’une lien de causalité ». A partir des données de santé de 96 476 américains*, l’incidence des troubles rapportée chez les vapoteurs a été comparée à celle des abstinents ;

Maladies coronariennes : ce sur-risque est de 10% apprend-on dans cette même étude. Il est de 44% pour les troubles de la circulation sanguine comme la thrombose ;

Infarctus du myocarde et AVC : selon cette publication américaine, le risque de souffrir d’un infarctus du myocarde est supérieur de 56% chez les vapoteurs comparés aux non-fumeurs, et de 30% concernant la survenue d’un accident vasculaire cérébral. Comme le décrivent les scientifiques, il existe plusieurs biais à cette étude : la causalité n’est pas établie, et il est impossible de déterminer si ces événements cardiovasculaires sont survenus avant ou après le début de l’usage de la cigarette électronique. De la même façon, chez des anciens fumeurs, il est évident que le sur-risque cardiovasculaire est lié au tabagisme, plus qu’à la seule e-cigarette.

Certes, « le tabac induit un risque d’infarctus du myocarde et d’AVC bien plus élevé que le cigarette électronique », atteste en effet le Pr Mohinder Vindhyal, principal auteur de l’étude. « Mais cela ne veut pas dire que vapoter est sans risque. Certaines vapoteuses contiennent des composants similaires** à la cigarette classique, mais aussi de la nicotine. Substance qui accélère le rythme cardiaque et augmente la pression artérielle. »

Risques pour les non-fumeurs : la cigarette électronique diminue le risque de cancer comparé au tabac classique, mais pour les anciens fumeurs seulement. L’impact d’une utilisation prolongée de la vapoteuse est en effet mal connu à ce jour : selon l’INCa, elle reste donc déconseillée aux non-fumeurs. « Le propylène glycol peut provoquer des réactions allergiques chez les enfants, des irritations des voies respiratoires ». Enfin, 10 minutes de vapotage entraînent une nette obstruction des voies respiratoires, pour les usagers ET les abstinents ;

Une toxicité non nulle : comme le précise le site www.cancer-environnement.fr, tout est question de dosage. « Les effets irritants ou toxiques des composants de l’e-cigarette sont nettement moins élevés que ceux du tabac à condition qu’elle soit utilisée de façon exclusive. » Autre paramètre important, le manque de recul : « les connaissances scientifiques actuelles restent insuffisantes sur les effets [des substances retrouvées dans la vapeur] sur le long terme comme le « diacétyle, l’acétaldéhyde, le plomb, l’antimoine, l’arsenic, le nickel, le chrome et le cadmium », même si leur concentration est d’ailleurs réglementée par les normes AFNOR.

A noter : reste que la cigarette électronique est bien moins dangereuse que la cigarette classique. En France, le tabac est à l’origine de 78 000 décès prématurés chaque année. Selon Santé publique France, « les e-liquides présentent l’intérêt de supprimer ou de réduire significativement les risques de survenue de graves pathologies, de cancers principalement. Ils sont en ce sens beaucoup moins nocifs que le tabac ». Et « en matière de réduction des risques, un fumeur devenant utilisateur exclusif de cigarette électronique diminuerait sa probabilité de développer des maladies imputables au tabac ».

*données issues de la National Health Interview Survey, enquête menée en 2014, 2016 et 2017 par le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies
**la présence de goudrons et de monoxydes de carbone liée à la vapeur

  • Source : American College of Cardiology, le 7 mars 2019 - www.cancer-environnement.fr – Institut national du cancer (INCa), 2017 – Santé publique France, le 16 octobre 2018

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Vincent Roche

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