Ebola, à la recherche d’ « étincelles d’espoir »
30 octobre 2014
Le virus de la fièvre hémorragique Ebola. ©CDC/Dr Frederick A. Murphy
Le travail mené par les chercheurs pour mettre au point un vaccin – sûr et efficace – permettant de prévenir l’infection au virus Ebola se poursuit au pas de course. A l’heure où l’épidémie en Afrique de l’Ouest a passé la barre des 10 000 cas, l’OMS a annoncé que les compagnies pharmaceutiques ayant développé les deux vaccins les plus avancés promettaient de produire des millions de doses en 2015. Pendant ce temps, l’épidémie se poursuit, malgré quelques signes de ralentissement au Libéria.
Des essais cliniques pour plusieurs vaccins contre la fièvre hémorragique Ebola sont en cours aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Mali. D’autres ont été récemment lancés ou vont l’être sous peu au Gabon, en Allemagne, au Kenya et en Suisse. Chez nos voisins helvètes, c’est un vaccin basé sur l’adénovirus génétiquement modifié d’un chimpanzé qui est testé. Appelé chaD3-ZEBOV, il va être injecté à environ 120 volontaires à Lausanne. Objectif, déterminer la sécurité, le dosage et l’efficacité du produit. Les résultats devraient être connus en décembre 2014. Un essai sur un autre vaccin devrait être lancé prochainement à Genève.
L’espoir est grand de pouvoir protéger les populations du virus grâce à un vaccin préventif. Toutefois, si l’un des produits est validé, il ne pourra être disponible en nombre de doses suffisantes qu’au cours de l’année 2015. Pendant ce temps, l’épidémie se poursuit en Afrique de l’Ouest. Le nombre total de cas d’Ebola depuis le mois de mars est de 13 703, dont 13 676 dans les seuls Guinée, Libéria et Sierra Leone, a rapporté hier mercredi, le Dr Bruce Aylward de l’Organisation mondiale de la Santé au cours d’une conférence de presse à Genève. Le taux de mortalité (70%) reste élevé.
Impliquer la population dans la lutte contre la maladie
Pour autant, une faible « lueur d’espoir » semble venir de la zone épidémique. « Le nombre de nouvelles infections parait légèrement ralentir au Libéria », a indiqué Bruce Aylward. Les acteurs de terrain tentent de comprendre les phénomènes et les actions qui favorisent ces ralentissements dans l’épidémie. Car pour le moment, « on ne peut certainement pas en conclure qu’Ebola est sous contrôle dans ce pays, ni que l’épidémie est finie. Il peut y avoir des hauts et des bas, des zones qui se réinfectent, etc… », précise-t-il.
« Nous avons observé une amélioration dans les efforts menés pour réaliser des enterrements sécurisés et en termes de communication sur la maladie auprès des communautés au Libéria », poursuit le Dr Aylward. En Sierra Leone, le pays voisin, le premier centre de soins et d’isolement « communautaire » va ouvrir à Port Loko. Un outil supplémentaire dans la lutte contre la propagation du virus, en association avec les populations locales. « Nous savons que ces pays peuvent combattre la maladie, mais ils ont besoin d’aide », conclut-il.