Education sexuelle à l’école : peut mieux faire !
15 septembre 2016
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Enseignée à l’école, l’éducation sexuelle a pour but de sensibiliser les jeunes au fonctionnement du corps et aux comportements à risque. Mais selon des chercheurs britanniques, ces programmes semblent insuffisants et souvent inadaptés.
Pour évaluer la qualité des programmes d’éducation sexuelle, des chercheurs ont passé au crible 55 études. Réalisé entre 1990 et 2015, cet ensemble de travaux rapportait des témoignages de jeunes australiens, brésiliens, britanniques, canadiens, iraniens, irlandais, japonais et suédois. Âgés de 12 à 18 ans, tous avaient bénéficié de cours d’éducation sexuelle.
Cours anxiogènes et discriminants
Les résultats ne laissent planer aucun doute. Scolaire et stéréotypée, l’éducation sexuelle n’irait pas toujours dans le sens de la sensibilisation. Ainsi, selon la majorité des questionnaires recueillis, « beaucoup de professeurs ne sont pas préparés à délivrer ces messages encore perçus comme tabous ». Les sujets évoqués « se concentrent encore majoritairement sur la norme qu’est le couple hétérosexuel. Les programmes intégrant le sujet de l’homosexualité, de la bisexualité ou des transgenres relèvent encore de l’exception ». Rares sont les enseignants qui adoptent « un ton positif et non anxiogène lorsqu’ils parlent de sexualité. Les notions de plaisir et de désir sont très rarement évoquées. Le sexe est en effet défini comme un problème à résoudre ».
Et les critiques ne s’arrêtent pas là. « Les filles restent trop souvent cantonnées à un rôle passif dans le couple, les garçons décrits comme des prédateurs ». Ces clichés ne font évidemment pas l’unanimité chez des jeunes en prise avec l’évolution de la société. Autre point, « les garçons n’ayant jamais eu de rapport sexuel se disent humiliés pendant ces programmes. Les filles, elles, rapportent des sensations de harcèlement et de jugement de la part des autres ».
Tous ces points négatifs vont à l’encontre d’un apprentissage nécessaire sur les risques liés à la sexualité. Ils constituent un pas en arrière dans la prévention contre les infections sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées. « Les jeunes confrontés à ces méthodes perdent, malgré eux, une occasion d’améliorer la qualité et la sécurité de leurs relations sexuelles. »