Effets secondaires du médicament : est-il légitime d’informer le patient ?

20 mai 2003

Légitime probablement mais en tout état de cause, la chose paraît « inéluctable » à plus de 60% des rhumatologues. Lesquels interrogés par des confrères exerçant au CHU de Nantes, avouent cependant de curieux oublis…

N’est-il pas surprenant de lire que 32% de ces praticiens ne donnent jamais à leurs patients le conseil pourtant élémentaire de lire la notice de leurs médicaments ? Une précaution qui pourtant s’impose, particulièrement s’agissant d’une discipline dont les tenants manient des médicaments à la source d’une proportion importante des effets indésirables liés à une hospitalisation…

Jean-Marie Berthelot, Yves Maugars et leurs collaborateurs au CHU de Nantes, ont procédé à un sondage auprès de 600 confrères pour connaître leur position en matière d’information des patients sur les effets indésirables graves des traitements. Seulement 340 ont répondu. Ce qui dénote un niveau d’intérêt assez faible finalement, pour la chose… Et si plus de 60% de ces rhumatologues jugent que cette information va devenir inéluctable et qu’il lui faudra être exhaustive, ils ne sont que 9% à la pratiquer constamment.

Les mêmes sans doute qui recommandent « toujours » au malade de lire la notice de son médicament puisqu’ils sont 8% dans ce cas contre 27% à le faire « assez souvent. » Une attitude qui contraste avec l’insistance qu’ils mettent à s’assurer d’une bonne observance : 21% mentionnent « toujours » les inconvénients à craindre en cas de non-respect du traitement, et 88% le font « assez souvent. » Peut-être parce que la culture des résultats prime sur celle de la sécurité. Du point de vue du patient, c’est certainement dommage…

  • Source : Revue du rhumatisme 70 (2003) 58-64

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