Emilie Dequenne en rémission d’un corticosurrénalome : quelle est cette forme rare de cancer ?
21 mai 2024
Présente au Festival de Cannes, la comédienne Emilie Dequenne est revenue sur la bataille qu’elle mène contre une forme rare de cancer du rein dont elle est en rémission : le corticosurrénalome. De quoi s’agit-il ?
En avril dernier, la comédienne Emilie Dequenne annonçait sur son compte Instagram être en rémission d’un cancer rare : le corticosurrénalome. Présente sur la Croisette, au Festival de Cannes, elle a expliqué sur le plateau de l’émission C à vous sur France 5 être depuis « très fatiguée (…) et très très surveillée. C’est une maladie compliquée ». De quoi parle-ton ?
Le corps comporte deux glandes surrénales situées au-dessus de chacun des reins. Elles font partie du système endocrinien, cet ensemble de glandes et de cellules qui fabriquent des hormones (qui régulent de nombreuses fonctions du corps, dont la croissance, la reproduction, le sommeil, la faim et le métabolisme) et les libèrent dans le sang.
Chaque glande surrénale est formée de deux parties : la partie externe ou cortex, (aussi appelée corticosurrénale) et la partie centrale (ou médullosurrénale).
Le corticosurrénalome se développe à partir du cortex. Il s’agit d’une tumeur rare puisque son incidence est de 1 à 2 par million d’habitants.
Pas de facteur de risque
Dans la très grande majorité des cas, le corticosurrénalome atteint une personne sans qu’aucune cause, ni facteur favorisant, ne puisse être identifié. Même si les femmes semblent davantage touchées.
Ce type de cancer est parfois présent sans signe apparent. Mais des symptômes peuvent survenir lorsque la tumeur provoque des changements au niveau des taux d’hormones fabriquées par les glandes surrénales (cortisol, testostérones, androgènes…) : visage rouge, arrondi, prise de poids, amas de graisse derrière le cou et au niveau du tronc ; des vergetures sur l’abdomen, les cuisses et les bras, des ecchymoses liées à une fragilité vasculaire, une ostéoporose liée à une perte protéique, des troubles du sommeil, une tendance dépressive, des troubles de la concentration…
La perception d’une masse lors de la palpation abdominale, l’existence de nausées et de vomissements, de douleurs abdominales ou lombaires peuvent aussi être évocatrices…
Quels examens ?
Il existe divers types d’examens pour « identifier » le corticosurrénalome : une prise de sang et un recueil d’urine pour évaluer l’excès d’hormones puis des examens radiologiques (scanner, IRM) visant à apprécier la taille et l’étendue de la tumeur.
« Le corticosurrénalome est une maladie agressive, exposant à des rechutes, un risque d’extension locorégionale et à des métastases à distance (foie, poumons, os…) », explique l’association Surrénales. « La prise en charge de cette tumeur doit se faire dans des Centres Spécialisés, par une équipe spécialisée multidisciplinaire, associant l’endocrinologue, l’oncologue, le radiologue, le médecin nucléaire, le chirurgien, le radiothérapeute, l’anatomopathologiste. Le choix des traitements pour chaque patient peut ainsi être discuté au cours d’une réunion de concertation multidisciplinaire (RCP) et un programme personnalisé de soins sera élaboré. »
Le risque des rechutes est corrélé au stade de la maladie. Plus le stade est élevé (extension de la maladie) plus le risque est élevé. Enfin, comme le précise le portail Orphanet, dédié aux maladies rares, « le pronostic des personnes atteintes de corticosurrénalome est sombre (le taux de survie à 5 ans est de 36 %), sauf en cas de tumeur de petite taille dont la résection complète est possible ».