En 20 ans, les guerres en Afrique ont tué 5 millions d’enfants
07 septembre 2018
Paschal Okwara/shutterstock.com
La guerre entraîne mort et destruction, directement et indirectement. Et les enfants ne sont pas épargnés. Ainsi, les conflits armés en Afrique auraient été à l’origine de 5 millions de décès chez les moins de 5 ans sur 20 années. Une équipe californienne publie ces chiffres terrifiants dans la revue The Lancet. En cause, la violence directe des combats, mais aussi les conséquences sanitaires et sociales sur les communautés.
Entre 1995 et 2015, au moins 5 millions d’enfants de moins de 5 ans sont morts en raison de conflits armés en Afrique, révèlent des chercheurs américains. Parmi eux, 3 millions n’avaient pas atteint l’âge d’un an. Certes le continent paie un lourd tribut aux guerres (¾ des guerres déclenchées depuis 1989 s’y sont déroulées), mais ces données n’en restent pas moins surprenantes et terrifiantes, étant donné qu’un tout-petit ne participe par définition pas aux combats.
Alors, qu’est-ce qui explique ces chiffres horrifiants ? Les conflits semblent avoir un impact sur le risque de mortalité des très jeunes enfants sur une zone de plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde. Ainsi, dans leur travail mené sur les données de 35 pays d’Afrique et 15 441 événements de type conflit en 20 ans, les chercheurs ont calculé que la mortalité infantile avant 1 an des enfants nés à 50 km d’un conflit armé était 7,7% supérieur à celle de ceux nés dans la même région, en temps de paix. Ce sur-risque persistait à 100 km, et pour les enfants jusqu’à 8 ans après la fin du conflit.
Multiples causes de mort
Tous les enfants morts en raison du conflit n’ont donc à succombé aux violences directes de la guerre. En réalité, les conflits armés ont de bien nombreuses autres conséquences sur la vie des populations. Ainsi, dans ce travail, les scientifiques ont-ils constaté que les maladies infectieuses, la malnutrition, le manque d’accès à l’eau potable et à des sanitaires salubres ainsi que des soins maternels défaillants portaient un poids non négligeable dans ce tableau.