En Afrique, la césarienne tue 50 fois plus que dans les pays à revenus élevés
18 mars 2019
Matthias G. Ziegler/shutterstock.com
Le taux de mortalité maternelle suite à une césarienne est 50 fois supérieur en Afrique par rapport aux pays à revenus élevés comme le Royaume-Uni, la France ou les Etats-Unis. Un constat réalisé sur près de la moitié des pays du continent africain.
Une césarienne est une intervention chirurgicale qui consiste à extraire le nouveau-né par une incision de l’abdomen maternel et de la paroi utérine. Au Royaume-Uni, comme dans la plupart des pays à revenus élevés, le taux de mortalité maternelle lié à cette opération est de 0,1 pour 1 000. En Afrique, ce taux atteint 5,43 pour 1 000. Soit près de 50 fois plus !
Accès précoce à l’opération, formation des médecins…
Ces résultats ont été obtenus par le biais d’une étude réalisée sur 3 684 femmes africaines originaires de 22 pays. Pourquoi un constat aussi dramatique ? « La plupart des femmes enceintes ont subi une césarienne en urgence », précisent les auteurs. De ce fait, les patientes arrivaient fréquemment avec des facteurs de risque de complications, comme des pré-éclampsies et des éclampsies, des placentas prævia, des ruptures utérines et des hémorragies antepartum. « Faire en sorte de permettre un accès précoce à la césarienne réduirait les risques associés », soulignent les chercheurs.
Autre raison expliquant cette situation, le manque de personnel formé. « En moyenne, il y a 0,7 spécialistes pour 100 000 habitants sur le continent africain », précisent les auteurs. Dans l’étude, près de 1 femme sur 4 s’est vu administrer une anesthésie par un non-spécialiste. Alors même que 10% des décès étaient dus à des complications associées à l’anesthésie.
« Un meilleur accès à des produits dérivés du sang », en cas d’hémorragies, constitue un autre biais d’amélioration de la situation.
A noter : la mortalité infantile après une césarienne en Afrique est deux fois supérieure à celle des pays à revenus élevés.