En Côte d’Ivoire, la contraception fait son chemin…

15 mai 2006

La contraception est aujourd’hui utilisée par 16% des Ivoiriennes. Une proportion qui paraît faible a priori, mais qu’il convient de relativiser. Car en 1994, seules 8% d’entre elles y avaient recours. Soit une augmentation de 50% en 11 ans !

Christiane Welffens-Ekra est professeur de gynécologie-obstétrique à l’Université d’Abidjian. Elle est également présidente de l’Association ivoirienne pour le Bien-être familial (AIBEF). “Il existe en Côte d’Ivoire une politique nationale de santé de la reproduction. Elle a vu le jour au lendemain de la Conférence internationale des Nations Unies sur la Population et le Développement (CIPD) qui s’est tenue en 1994 au Caire, en Egypte“.

Résultat, la contraception a fait son chemin dans la société ivoirienne. “De 8% en 1994, nous sommes passés à 16% de femmes sous contraception. Ce n’est certes pas suffisant. Mais 50% d’augmentation en 10 ans, c’est appréciable“, précise Christiane Welffens-Ekra. Grâce notamment à un système de distribution des moyens contraceptifs subventionné par l’Etat, qui a rendu les prix abordables. “A titre d’exemple, une plaquette de pilules coûte 150 francs CFA (0,23 euro). Une boîte de 10 préservatifs ne dépasse pas quant à elle les 100 francs (0,15 euro)“.

Alors que le salaire minimum est d’environ 36 000 francs CFA, soit près de 55 euros, ces prix restent encore élevés. Et si des progrès indéniables ont été réalisés sur le plan de la contraception, la mortalité des femmes au moment de l’accouchement représente toujours un défi pour les autorités. La République de Côte d’Ivoire compte encore aujourd’hui 690 morts maternelles pour 100 000 naissances vivantes. Christiane Welffens-Ekra dénonce cette hécatombe. “Nous n’avons pas le droit de laisser mourir une femme en donnant la vie“.

  • Source : de nos envoyés spéciaux à Oran, 19, 20, 21 avril 2006

Aller à la barre d’outils