En médecine, l’hypnose est-elle efficace ?
08 septembre 2015
©Phovoir
L’hypnose existe depuis des centaines d’années. Pour autant, à l’heure actuelle, il est toujours difficile d’évaluer son efficacité dans le domaine médical. Dans un rapport remis à la Direction Générale de la Santé (DGS), des chercheurs de l’INSERM ont tenté d’évaluer l’intérêt de cette technique dans diverses indications. Résultat, elle présenterait un intérêt thérapeutique lors d’une anesthésie et pour la prise en charge du syndrome du côlon irritable. En revanche, elle ne serait d’aucune utilité dans la prise en charge du sevrage tabagique…
L’hypnose se définit par un état modifié de la conscience. Ses effets ont été confirmés par les techniques d’imagerie modernes. Celles-ci ont mis en évidence des modifications de l’activité de certaines régions cérébrales.
L’équipe du Pr Bruno Falissard (Unité Inserm 1018 « Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations ») a tenté d’évaluer l’efficacité de cette thérapie complémentaire dans le traitement de plusieurs pathologies. Dans ce but, les chercheurs ont analysé les résultats de 52 essais cliniques.
Une efficacité prouvée… dans certaines indications
La première conclusion concerne le syndrome du côlon irritable. Ce dernier est caractérisé par des douleurs au ventre, des sensations de ballonnement et des phases de diarrhées et de constipation… Les études testant l’hypnose pour traiter cette pathologie confirment son potentiel : des séances régulières d’hypnothérapie limitent les symptômes digestifs.
Autre point intéressant, la technique réduirait la consommation d’antalgiques et de sédatifs. Les chercheurs se sont intéressés à la pratique de l’hypnosédation pendant des examens de chirurgie et de radiologie interventionnelle : extraction de dents de sagesse, biopsies mammaires, interventions transcatheter, interruptions de grossesse… « Pendant une opération sous anesthésie locale ou générale, l’action des sédatifs est complétée par l’administration d’antalgiques pour contrôler la douleur », expliquent les auteurs. « Grâce à l’hypnose, l’usage de ces médicaments est réduit durant ces interventions. »
En revanche, en ce qui concerne la prise en charge de la douleur pendant l’accouchement, la prévention de la dépression post-partum, la schizophrénie ou le sevrage tabagique, « les études analysées n’ont pas permis de conclure à un quelconque intérêt ».
A noter enfin que l’équipe de Bruno Falissard a examiné la sécurité de l’hypnose rapportée dans la littérature. De manière rassurante, aucun effet indésirable grave ne lui a été attribué.