En octobre, une nouvelle génération de « pilule d’urgence »
29 septembre 2009
L’ulipristal acétate a obtenu son Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) européenne sous le nom d’ellaOne®.
Cette nouvelle « pilule d’urgence » comme la nomment ses inventeurs, se démarque nettement de ses prédécesseurs. En effet, elle reste efficace jusqu’à 120 heures (soit 5 jours) suivant un rapport sexuel non protégé ou en cas d’échec d’une méthode contraceptive. Par rapport aux 72 heures d’efficacité des anciennes générations, ces 5 jours pleins représentent une différence marquante.
En effet ces 5 jours correspondent à la durée de survie des spermatozoïdes dans les voies génitales féminines. C’est pourquoi les études en contraception d’urgence sont conduites jusqu’à 5 jours suivant le rapport sexuel non protégé.
Spécifiquement développée pour l’indication contraception d’urgence, ellaOne® est le premier représentant d’une nouvelle classe thérapeutique, les Modulateurs Sélectifs des Récepteurs de la Progestérone (SPRM). Son efficacité et sa bonne tolérance ont été démontrées chez près de 4 000 femmes dans des essais cliniques menés en Europe et en Amérique du Nord.
En tant que nouvelle entité chimique, et à la différence des anciennes pilules d’urgence, ellaOne® sera disponible exclusivement sur prescription médicale. Même si son efficacité a été portée à 5 jours, il convient de la prendre le plus tôt possible après un rapport à risque de grossesse : oubli de pilule, rupture de préservatif, rapport sexuel non protégé…
La demande de remboursement et d’agrément aux collectivités est en cours auprès de la Commission de Transparence et du Comité Economique des Produits de Santé. Rappelons qu’en France, une grossesse sur trois n’est pas prévue. Cette proportion importante s’explique notamment par une mauvaise observance en matière de contraception, puisqu’il s’avère qu’une femme sur cinq oublie de prendre sa pilule au moins une fois par mois ! Ainsi, 65% des grossesses non prévues surviennent chez des femmes qui utilisaient une méthode de contraception au moment de la survenue de la grossesse.
Par ailleurs, de très nombreuses femmes sous-estiment le risque de grossesse. Pour exemple, chez celles ayant eu une grossesse non désirée, seulement 38,5% déclaraient avoir perçu un risque de grossesse au moment du rapport. Le nombre de rapports à risque par an liés à l’oubli de pilule et aux problèmes de préservatif, est estimé environ à 24 millions. Cependant, moins de 1,2 million d’unités de contraception d’urgence hormonale ont été vendues en France en 2008. Ce qui fait dire à certains spécialistes que les femmes en âge de procréer devraient toujours disposer d’une pilule d’urgence sur elles.