Enceinte et stressée : le fœtus impacté ?
26 janvier 2015
Pendant la grossesse, les hormones du stress impactent le développement du fœtus. ©Phovoir
Pendant la grossesse, un stress éprouvé par la future mère aurait-il un impact sur le foetus ? Rien de sûr pour l’espèce humaine… mais des chercheurs américains viennent d’en faire l’expérience chez la souris. « Une forte tension nerveuse éprouvée par les femelles gravides perturbe les système hormonaux et digestifs ».
« Pendant la grossesse, le stress de la mère peut affecter la nutrition fœtale et faire chuter la courbe de poids normal du petit », viennent de prouver les chercheurs d’une étude récemment publiée dans la revue américaine The Journal of Physiology. En effet, sous l’effet du le stress, « les femelles gravides s’alimentent davantage, la régulation glycémique s’altère et le glucose issu de la digestion est mal acheminé jusqu’au petit alors exposé au risque de malnutrition ».
Les hormones du stress
Pour le prouver, les chercheurs ont injecté à des souris enceintes deux hormones : la corticostérone, sécrétée par le cortex du cerveau, centre des fonctions sensorielles et motrices. La seconde hormone était du glucocorticoïde, dont la concentration sanguine augmente en cas de tension nerveuse.
Au total, 20 femelles ont été stimulées par ces hormones entre la 11e et 16e semaine de gestation, 31 en ont reçu entre la 14e et la 19e, et 74 n’ont reçu aucune injection. Résultat, toutes les souris sous hormones – quel que soit le stade de la grossesse – augmentaient leur ration alimentaire, comme si le stress les poussait à manger davantage.
L’équipe du Dr Owen Vaughan a ensuite observé chez ces dernières un ralentissement de l’activité du pancréas. Cet organe impliqué dans le processus de digestion assurait moins bien sa fonction principale : acheminer les sources de glucose pour nourrir l’enfant. « Influés par le stress, les taux élevés des glucocorticoïdes dans le sang de la mère ont donc freiné le transport de ce glucose dans le sang. En conséquence, les foetus ont reçu moins de sucres et perdu du poids », décrit le Dr Owen Vaughan en charge de l’étude.
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Source : The Journal of Physiology, le 25 janvier 2015
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Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet