Un gros stress en début de grossesse ? Attendez-vous à une fille!
09 décembre 2011
Des chercheurs américains qui ont travaillé sur une population de femmes ayant vécu un séisme le confirment : un stress important en début de grossesse, c’est un vrai facteur de risque d’accouchement prématuré. Plus inattendu, les mêmes auteurs ont constaté un bond des naissances de filles au cours de l’année suivant le désastre ! Y a-t-il une relation de cause à effet ?
Le Pr Florencia Torche et le Dr Karine Kleinhaus de la New York University se sont penchées sur les certificats de naissance de tous les bébés nés au Chili entre 2004 et 2006.
Le pays et la période d’étude n’ont pas été choisis au hasard. L’objectif des auteurs était d’évaluer les conséquences d’un stress important sur la santé des futures mamans et de leurs enfants à naître. Côté stress, le tremblement de terre survenu le 13 juin 2005, a fait l’affaire… D’une magnitude de 7,9 sur l’échelle de Richter, il avait frappé le nord du Chili, particulièrement les villes d’Iquique et d’Alto Hospicio.
Les premiers constats des scientifiques sont sans surprise : « les femmes vivant près de l’épicentre au début de leur grossesse (deuxième et troisième mois) ont présenté un risque plus élevé d’accouchement prématuré ». Ce dernier a concerné quasiment une femme sur dix. Contre 6% habituellement.
55 filles pour 45 garçons !
Plus surprenant, Torche et Kleinhaus ont également constaté que le sex-ratio à la naissance – le rapport garçons/filles, n.d.l.r.- avait évolué dans des proportions importantes. « En temps normal, sur 100 naissances, nous enregistrons 51 garçons pour 49 filles », reprend Karine Kleinhaus. « Au cours de notre étude, les femmes ayant vécu le tremblement de terre en début de grossesse ont majoritairement donné naissance à des filles ». Dans les faits, le sex-ratio est donc passé à 55/45, en faveur du sexe féminin !
A ce stade, les auteurs n’avancent pas d’explication. Le sexe de l’enfant étant déterminé à l’instant de sa conception, il n’est donc pas envisageable qu’il « change » à l’occasion d’un séisme ! En revanche et puisque ces « accidents » géologiques provoquent un accroissement du nombre d’avortements spontanés, une idée pourrait émerger. « C’est comme si le stress de la maman affectait la viabilité du garçon », glisse en effet le Pr Torche. Les filles seraient-elles donc plus résistantes et plus accrochées à la vie ?