Enceinte : que faire si vous avez consommé de la drogue ?

15 février 2021

Tabac, alcool, cannabis, cocaïne, amphétamines… l’addiction, difficile à combattre, perdure souvent malgré la grossesse. Si vous êtes concernée, pensez à consulter des spécialistes qui pourront vous guider et prévenir au maximum le risque de complications.

Pour le fœtus, « des risques accrus sont associés à l’usage du tabac, de l’alcool et de drogues* pendant la grossesse », rappellent les spécialistes du réseau Respadd**. Petits poids de naissance, accouchement prématuré, état de dépendance du nourrisson à la naissance, troubles du développement neurologiques, respiratoires et/ou psychomoteurs, risque de décès néonataux en sont quelques exemples. Pour autant, malgré la connaissance de ces dangers, certaines femmes ne parviennent pas à stopper leur consommation de stupéfiants pendant leur grossesse. Ce qui n’est pas surprenant étant donné que l’addiction est une maladie à part entière.

Confiez-vous

Première démarche si vous êtes concernée, parlez-en à votre conjoint, si votre situation vous le permet bien sûr. Ce dernier « peut jouer un rôle important (…) dans la santé et le bien-être de la mère pendant la grossesse ».

Ensuite, confiez-vous à votre gynécologue, à votre sage-femme, à l’addictologue de la clinique dans laquelle vous êtes suivie, à votre médecin traitant ou à un psychologue. Pour cela, choisissez le professionnel avec lequel vous vous sentez le plus en confiance. Beaucoup de femmes craignent « d’être automatiquement renvoyées aux services sociaux, que le bébé soit placé, craignent aussi les dommages au fœtus, d’être blâmées si la grossesse se passe mal, d’être considérées comme une mère indifférente ou ‘inapte’ si elles ne parviennent pas à décrocher ou à réduire leur consommation de drogue ». Mais gardez à l’esprit que les spécialistes ne sont pas là pour juger votre dépendance. Leur rôle est de vous soutenir et de vous proposer une prise en charge adaptée.

Au fil des 9 mois, un suivi sera adapté en fonction de vos besoins, à vous et à votre conjoint si nécessaire. Si votre consommation perdure pendant la grossesse, « les professionnels devront procéder à une évaluation continue des risques pendant la grossesse afin d’identifier les problèmes qui pourraient affecter la mère, sa grossesse et le bien-être du bébé ».

Par ailleurs, « des discussions sur le sevrage tabagique, des réunions sur l’alcool, la présentation de techniques d’injection plus sûres, la réduction de la consommation de drogues illicites » sont proposées. Ou encore « la stabilisation de la dépendance aux drogues, la réduction de la dose de produit par prise, le sevrage, la prévention des rechutes, l’abstinence, les psychothérapies et les programmes de soutien social », étaye le réseau Respadd.

*cocaïne, amphétamines, héroïne

**Réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions (Respadd)

  • Source : « L’usage de substances psychoactives durant la grossesse », Anne Whittaker, Réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions (Respadd)

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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