Grossesse : la dépression augmente le risque d’addiction

23 août 2019

Chez la femme enceinte, la consommation d’alcool, de tabac et de cannabis révélerait dans la majorité de cas une dépression. Un point mis en lumière par des chercheurs canadiens.

Chez la femme enceinte, l’usage d’alcool, de cigarette et de cannabis nuisent à la santé du nourrisson. Petit poids de naissance, retard de croissance, troubles neuro-développementaux, syndrome d’alcoolisation fœtale, syndrome de dépendance à la naissance… Pour autant de nombreuses femmes ne parviennent pas à stopper leur consommation pendant leur grossesse.

Selon des chercheurs de l’Université de Western Ontario, ces conduites à risque cacheraient une dépression chez la femme. Raison pour laquelle le sevrage serait plus compliqué. Un lien de cause à effet prouvé auprès de 25 000 femmes enceintes.

Dans le détail, « les femmes dépressives présentaient 2,6 fois plus de risque de fumer du cannabis pendant leur grossesse comparées aux femmes enceintes non dépressives ». Et « 2 fois plus concernant le tabagisme et l’usage d’alcool », explique le Pr Jamie Seabrook, principal auteur de l’étude.

« Nous ne savons pas à quel moment la consommation a débuté. Mais une chose est sûre : le maintien de l’usage pendant les 9 mois de grossesse met en danger la santé de la mère bien sûr, et celle de l’enfant. » Ces résultats prouvent « l’importance des programmes de prévention en santé mentale chez la femme enceinte ».

A noter : ne pas confondre la dépression sous-jacente avec la dépression post-partum, survenant pendant quelques semaines ou mois dans les jours suivant la naissance. Mais là encore la prévention est de mise : 30% à 60% des femmes souffrant d’une dépression post-partum présentaient des symptômes dépressifs avant de tomber enceinte.

  • Source : Journal of Neonatal-Perinatal Medicine, le 8 août 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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