Encéphalite à tiques : en France, les cas augmentent
10 juillet 2023
Les tiques ne sont pas seulement les vecteurs de la maladie de Lyme. La piqûre de ces acariens qui ne se nourrissent que de sang peut également provoquer des inflammations du cerveau, appelées encéphalites à tiques. Jusque-là limités, les cas autochtones en France s’affichent à la hausse.
Depuis mai 2021, l’encéphalite à tiques – l’une des maladies que peuvent transmettre certaines tiques – fait partie des maladies à déclaration obligatoire, au même titre que les virus chikungunya et Zika, ou encore le botulisme, la listériose ou le tétanos. Et ce, en raison de « l’augmentation de l’incidence de la maladie dans toute l’Europe et l’extension de la zone et la période où le virus circule habituellement », indique Santé publique France, qui vient de publier le bilan des deux premières années de surveillance de ces cas d’encéphalite à tiques.
Le virus de l’encéphalite à tiques, le plus souvent transmis par des tiques du genre Ixodes ricinus infectées, provoque brutalement des symptômes tels que « de la fièvre, des maux de tête et des douleurs des muscles et articulations », poursuit l’agence nationale de santé publique.
Chez 20 à 30 % des malades, des symptômes dus à une atteinte du système nerveux central ou périphérique apparaissent, avec « la prostration ou l’agitation, des tremblements, des troubles du comportement, des troubles de la vigilance ou de la conscience, parfois des convulsions ou le coma ». Un décès survient dans moins de 1 % des cas. Les séquelles, neurologiques et/ou psychiatriques, sont fréquentes. A ce jour, il n’existe pas de traitement contre la maladie.
71 cas en trois ans
Jusqu’à présent, on comptait une vingtaine de cas en France chaque année. En 2021, première année du comptage officiel, il y en eu 30, puis 36 en 2022, et 5 en 2023 (comptage réalisé jusqu’en mai). « 86 % des cas était des cas d’infection ‘autochtone’ (61 cas) et 14 % (10 cas) avaient été infectés dans un pays ‘à risque’, à l’occasion d’un voyage ou parce qu’il s’agissait de leur lieu habituel de résidence », détaille Santé publique France. 94 % des malades ont été hospitalisés.
15 % d’entre eux exerçaient des professions les exposant particulièrement à des piqûres de tiques : des métiers en relation avec les chevaux et les ruminants, et avec la nature (horticulture, foresterie…). Parce qu’elle compte justement de nombreux massifs forestiers, la région Auvergne-Rhône Alpes est dorénavant « une zone importante de circulation du virus », et singulièrement les secteurs du Forez et du sud de l’Ardèche. Mais c’est en Haute-Savoie que le nombre de cas rapportés était le plus élevé au cours de ces deux années.
« Cette dynamique souligne la nécessité de se protéger contre les tiques en cas de travail ou de loisir en tous lieux », conclut Santé publique France. Les conseils sont les mêmes que pour se prémunir contre la maladie de Lyme : se couvrir au maximum grâce à des vêtements longs ; rester sur les chemins et éviter les broussailles, les fougères et les hautes herbes ; utiliser des répulsifs cutanés. De retour à son domicile, un examen minutieux de toutes les parties du corps est recommandé. Si une tique est retrouvée, il est nécessaire de la retirer le plus rapidement possible à l’aide d’un tire-tique.
A noter : la transmission du virus peut également avoir lieu, dans de rares cas, à l’occasion de la consommation de lait cru ou de fromage au lait cru, principalement de chèvre ou de brebis.