Endométriose : quand la douleur impacte la sexualité
24 mars 2022
Une parenthèse intime, apaisante et stimulante : la vie sexuelle. Une maladie chronique douloureuse voire invalidante : l’endométriose. Voilà deux composantes a priori incompatibles. Comment cette pathologie féminine limite-t-elle l’intensité des rapports ? Se confier sur ces problèmes peut-il aider les femmes et les couples à mieux vivre cette situation ?
Maladie gynécologique encore trop souvent diagnostiquée sur le tard – le délai moyen du diagnostic est de 7 ans – l’endométriose se traduit par la migration de cellules de l’endomètre en dehors de l’utérus. D’autres organes comme les intestins peuvent être atteints. Au quotidien, cette pathologie génère des douleurs dont la localisation* et l’intensité varient selon les femmes, l’évolution de l’endométriose et les flux hormonaux.
Les rapports sexuels sont associés à des épisodes de douleur chez les femmes, notamment lors de la pénétration vaginale. Ces dernières peuvent aller d’une simple gêne à une impossibilité d’avoir des relations sexuelles. On parle de dyspareunie profonde quand la douleur atteint le niveau du bas ventre, lorsque la verge entre en contact avec le fond du vagin… Ces douleurs pendant les rapports sexuels constituent d’ailleurs des symptômes mettant les médecins sur la piste de l’endométriose avant que la diagnostic ne soit posé.
Consulter un spécialiste ?
Quelles solutions existent pour soulager la douleur ? La prise d’antalgiques (anti-inflammatoires, opiacés, morphiniques), et le traitement hormonal qui, en plus de limiter la propagation de l’endométriose, aide aussi à apaiser la douleur.
Autres approches non thérapeutiques pour gérer la douleur : « la Haute autorité de Santé (HAS) indique que le yoga, la relaxation, l’ostéopathie ou l’acupuncture apportent des bienfaits », rapporte l’association EndoFrance. « Beaucoup de personnes pratiquent également la sophrologie, l’hypnose, la kinésithérapie viscérale notamment, l’alimentation anti-inflammatoire, la phytothérapie. »
Comme la plupart des blocages dans la sphère intime et sexuelle, communiquer dans le couple soulage de nombreuses tensions.
Il peut aussi être utile de consulter seule ou à deux un psychologue ou un sexologue, pour vous aider à accepter la maladie, à diminuer le degré d’anxiété liée à la vie sexuelle et faciliter l’échange avec votre partenaire sur ce sujet intime voire taboue qu’est la sexualité. En « aggravant la fonction sexuelle et la relation dans le couple, l’endométriose [constitue] une cause de détresse personnelle et un motif important de consultation », décrit en effet l’équipe du Pr Stas Shabanov dans la Revue Médicale Suisse. Cliquez ici pour en savoir plus sur le rôle du psychosexologue spécialisé dans l’endométriose.
A noter : pour renforcer le diagnostic et la prise en charge des femmes, le gouvernement a déployé en février 2022 sa stratégie nationale de lutte contre l’endométriose.
*douleurs lombaires, anales, conduit urinaire
-
Source : Ministère des Solidarités et de la Santé, EndoFrance, association française de lutte contre l’endométriose, sites consultés le 15 mars 2022 – « Quand le sexe fait mal au couple : le cas particulier de l’endométriose », Revue Médicale Suisse, 15 mars 2017
-
Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet