Enfants : bouger pour s’adapter à un monde plus chaud
08 août 2022
La forme physique est essentielle pour supporter des températures plus élevées... mais les enfants sont aujourd’hui plus obèses et moins en forme que jamais. Et ils risquent de moins bien s’adapter au réchauffement climatique.
Depuis 30 ans, les enfants sont de plus en plus inactifs. Le phénomène est mondial, et s’est accru pendant la pandémie de Covid-19, quand les écoles et autres infrastructures sociétales étaient fermées. Les enfants sont désormais moins en forme que leurs parents ne l’étaient au même âge.
Ils ne respectent pas les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé qui sont de pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique par jour. Ils sont de plus en plus obèses et sédentaires. Et cela risque de ne pas s’améliorer : les températures qui augmentent pourraient être vite considérées par les parents comme « trop élevées pour jouer dehors » ; de nouvelles maladies pourraient apparaître, avec une fois de plus des confinements en perspective.
Les premières victimes du changement climatique
Le Dr Shawnda Morrison, spécialiste de la physiologie humaine adaptative et intégrative dans les environnements extrêmes à la Faculté des sports de l’Université de Ljubljana (Slovénie), s’alarme : elle a examiné plus de 150 études menées sur l’activité physique et l’adaptation à la chaleur des enfants. Telle cette étude portant sur 457 garçons âgés de 5 à 12 ans et scolarisés dans des écoles primaires en Thaïlande, qui montre que les jeunes en surpoids sont deux fois plus susceptibles que ceux de poids normal d’éprouver des difficultés à réguler leur température corporelle lors d’exercices en plein air. Ou cette autre étude, menée aux États-Unis, qui montre une fréquentation plus élevée des services d’urgences pédiatriques pendant les journées les plus chaudes, en particulier par les enfants les plus jeunes…
« Il est impératif d’encourager les enfants à pratiquer une activité physique quotidienne pour améliorer et entretenir leur condition physique, s’ils veulent s’adapter à un monde plus chaud », préconise-t-elle. Elle s’inquiète de ce que les politiques actuelles en matière de changement climatique ne tiennent pas suffisamment compte des besoins des enfants.
Car ils pourraient être les premiers à subir les effets néfastes de la hausse des températures mondiales, étant particulièrement sensibles aux problèmes de santé liés à la chaleur (déshydratation, crampes de chaleur, épuisement, coup de chaleur…).
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Source : Morrison S.A- « Moving in a hotter world : Maintaining adequate childhood fitness as a climate change countermeasure », Temperature (DOI 10.1080/23328940.2022.210237)
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Ecrit par : Clara Delpas - Édité par : Emmanuel Ducreuzet