Epilation définitive, seulement chez le dermato !
03 février 2014
Le nombre de séances nécessaires pour une épilation définitive dépend de la pilosité. ©Phovoir
Pour éliminer de manière définitive leur pilosité, de plus en plus de femmes (et quelques hommes) recourent à l’épilation au laser ou à la lampe flash. Ces techniques correspondent à un même mécanisme : la destruction du bulbe du poil. Normalement réservée au dermatologue, cette pratique est pourtant largement proposée par des instituts esthétiques. Avec un risque réel de brûlure mais aussi de masquer une lésion cancéreuse débutante…
« L’utilisation de lampes flash par des esthéticiennes a déjà été à l’origine de brûlures et de cicatrices chez certaines patientes », indique le Dr Corinne Jouanique, dermatologue à Paris. Ces appareils ne devraient pas être employés par des non-médecins. La loi et la jurisprudence l’interdisent. Pourtant, « c’est encore trop souvent le cas. »
Les lampes flash sont aussi utilisées par les dermatologues, qui leur préfèrent les lasers. « La longueur d’onde du laser vise spécifiquement le pigment du poil. A l’inverse, la lampe flash a un spectre plus large risquant de s’arrêter sur l’épiderme et de le brûler », explique la dermatologue. Des brûlures superficielles certes, mais qui peuvent laisser des traces pigmentées, particulièrement inesthétiques…
Pourtant, les clientes sont nombreuses à privilégier les salons d’esthétique aux cabinets médicaux pour une épilation définitive. « En raison du prix souvent, car la séance est moins chère. Mais en réalité, « certaines patientes ont déjà dépensé 1 500 à 2 000 euros chez l’esthéticienne quand elles nous consultent et ont encore des poils… », raconte-t-elle. En effet, les techniques du dermatologue sont, non seulement plus sûres, mais aussi plus efficaces. « Le laser est d’autant plus efficace qu’il est réalisé sur des poils en phase de croissance. Du coup, en 4 à 6 séances, les demi-jambes peuvent être épilées pour environ 250 euros la séance. »
Une tache de vieillesse peut être un cancer…
Plus dangereux encore, l’utilisation de la lampe flash pour traiter les taches de soleil ou de vieillesse sur le visage se répand. Or certaines lésions cancéreuses, comme les mélanomes de Dubreuil, leur ressemblent au début. Une esthéticienne n’est pas capable de les reconnaître et risque de les masquer… La patiente peut alors perdre du temps dans le diagnostic et le traitement d’un éventuel cancer de la peau. Par conséquent il est essentiel de « toujours consulter un médecin pour traiter vos taches sur le visage ».
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet