Epilation intégrale : j’y vais ou j’y vais pas ?

04 septembre 2020

L'épilation intégrale des parties intimes est, pour beaucoup de femmes et de plus en plus d'hommes, devenue une norme. Plus esthétique, plus hygiénique, estiment ses adeptes. Mais aussi plus risquée pour la santé, selon certaines études.

C’est plus qu’un effet de mode : selon un sondage Ifop datant de l’été 2017 et réalisé auprès de 2 000 personnes, l’épilation intégrale des parties intimes serait désormais plébiscitée par 22% des femmes (en période estivale), surtout les moins de 35 ans. En cause, selon l’institut : l’omniprésence du « maillot intégral » dans les films pornographiques, dont les jeunes seraient les plus gros consommateurs et consommatrices.

C’est aussi un constat chez les gynécologues : l’épilation totale des poils pubiens, lèvres incluses, se banalise depuis une dizaine d’années. Raisons invoquées par ses adeptes : plus esthétique, plus hygiénique. Et sans risque ? Les avis divergent : « La pilosité pubienne n’a pas plus d’utilité que la pilosité axilaire, sous les bras », écrit le Dr Alain Tamborini dans son ouvrage, 800 questions au gynécologue. Il poursuit : « Une épilation intégrale est possible et ne comporte aucun risque ». 

Odeurs intimes 

Pour autant, le débat entre spécialistes n’est pas tranché. Ainsi, une vaste étude menée auprès de plus de 7 500 Américains âgés de 18 à 65 ans et publiée dans la revue Sexually Transmitted Infections a établi une association entre épilation intime et infections sexuellement transmissibles comme l’herpès, le papillomavirus ou la syphilis. Des infections d’autant plus courantes que l’épilation est fréquente. Les chercheurs refusent cependant d’établir un lien de cause à effet entre cette pratique et les contaminations qui pourraient tout aussi bien résulter de comportements à risque. Une autre étude réalisée sur un plus petit échantillon conclut elle, à l’absence de risque.

Alors ? Epiler ou pas épiler ? Ce qui est admis, c’est que l’épilation de cette zone sensible expose, entre autres, au risque de coupures lorsqu’on utilise un rasoir, ou de brûlures en cas d’épilation à la cire. Sans parler des poils incarnés et des démangeaisons qui peuvent apparaître au moment de la repousse. Pour limiter ces désagréments, on peut donc décider… de ne pas s’épiler. Chacun fait ce qui lui plait en somme.

  • Source : IFOP - 800 questions au gynécologue, Dr Alain Tamborini, Editions Marabout (384 p.) - Sexually Transmitted Infections, consultés le 1er septembre 2020

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche

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