











Accueil » Médecine » Neurologie » Épilepsie : les crises dépendent de l’horloge biologique
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Dans l’épilepsie temporale, la plus fréquente des formes d’épilepsie chez l’adulte, les crises peuvent survenir à toute heure de la journée. Mais il semble que chaque patient ait un peu ses heures de prédilection. Comment l’expliquer ? Selon des chercheurs de l’Inserm, la raison se logerait au niveau de l’hippocampe « impliquée dans la naissance des crises ».
Pour y voir plus clair, des chercheurs français* ont analysé chez la souris l’expression génétique au niveau de cette structure. Ces derniers ont injecté un médicament épileptogène à des animaux épileptiques et à d’autres épargnés par cette maladie.
Résultat, « le seuil de déclenchement de la crise est plus bas chez les animaux épileptiques ». Autre point, « ce déclenchement survient à des moments différents de la journée que chez les animaux contrôles ». Précisément, « l’expression locale de plus de 1 200 gènes (…) dépend d’un rythme circadien », détaillent les scientifiques. « Lorsque l’analyse est conduite chez des souris épileptiques, le nombre de gènes concernés par la rythmicité circadienne augmente de 30%, et seuls un tiers de ces gènes sont communs à ceux présents chez les animaux sains. »
Ces observations mettent en avant le fait que « la nature, le rythme et l’amplitude des variations de l’expression génique au cours de la journée apparaissent très spécifiques de l’épilepsie ».
« Si la même observation était posée chez l’humain, elle aiderait à mieux comprendre la maladie et prévenir les crises aux moments les plus à risque de la journée. » L’objectif serait de mettre au point des traitements administrés en fonction de l’horaire potentiel des crises.
Et ces molécules pourraient aussi servir à la prise en charge d’autres « pathologies cérébrales, comme la maladie d’Alzheimer ou la sclérose en plaques ». En effet, ces dernières sont supposément « également liées à des oscillations de l’expression de gènes spécifiques. Étudier ces maladies à la lumière d’une rythmicité circadienne pourrait aider à mieux les comprendre, et sans doute mieux les traiter ».
*unité 1066 Inserm/Aix-Marseille Université, Institut de neurosciences des systèmes, équipe Physiologie et physiopathologie des réseaux neuraux (PhysioNet), Marseille, en partenariat avec des chercheurs américains, allemands et polonais
Source : Inserm, le 5 novembre 2020
Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet
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