Epilepsie : trois patients sur quatre non traités, dans les pays pauvres

12 avril 2010

Selon la dernière livraison du Bulletin de l’OMS, il existe des disparités préoccupantes dans le monde, en matière d’accès aux traitements antiépileptiques. Dans les pays à faible revenu par exemple, 3 épileptiques sur 4 ne sont pas traités.

Cinquante millions de patients aujourd’hui, souffrent d’épilepsie, dont près de 80% dans des pays en développement. Une équipe américaine dirigée par le Dr Ana-Claire Meyer, du San Francisco General Hospital, a passé en revue 74 études menées dans 38 pays. Résultat : le défaut de traitement est deux fois plus fréquent dans les zones rurales qu’en ville.

Sans surprise, l’accès au traitement est bien meilleur dans les pays développés que dans les pays défavorisés. Les Etats-Unis, l’Irlande du Nord, la Norvège, le Royaume-Uni, , , Singapour et Taiwan tirent leur épingle du jeu. Seuls 10% des patients n’y reçoivent aucun traitement. A l’inverse, c’est le cas de… 95% des malades de certains pays d’Asie – la République populaire de Chine et le Laos notamment – mais surtout en Afrique : Ethiopie, Gambie, Nigeria, Ouganda, Pakistan, Togo et Tanzanie.

Depuis le début en 1999de la campagne mondiale contre l’épilepsie, initiée par l’OMS, la Ligue internationale contre l’épilepsie et le Bureau international pour l’Epilepsie, les initiatives se multiplient. Au Brésil et en Chine, des études pilotes ont démontré que cette maladie peut se soigner très efficacement, et en mobilisant peu de moyens. « Plus de 70% des patients sont en rémission dans les 5 ans suivant le début du traitement », insiste le Dr Meyer.

L’épilepsie est un problème de santé publique dont l’importance ne doit pas être mésestimée. Les patients sont encore trop souvent victimes de stigma social. Fragilisés, ils accèdent plus difficilement à l’emploi et leur situation socio-économique est plus défavorable que celle du reste de la population. Renvoyer un enfant de l’école parce qu’il a fait une crise d’épilepsie, est-ce concevable ? Et pourtant dans certains pays, la chose est encore de règle…

  • Source : Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé, 88/4/09-064147

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