Etats-Unis : un vaccin contre le VRS, responsable de la bronchiolite

05 mai 2023

C’est une première, la FDA vient d’autoriser un vaccin contre le virus respiratoire syncytial, responsable des bronchiolites chez les bébés et de maladies respiratoires parfois graves chez les adultes. Autorisé pour les 60 ans et plus, le vaccin vient de recevoir un avis favorable de l’EMA, l’Agence européenne des médicaments.

La Food and drug administration (FDA), l’agence américaine du médicament, vient d’approuver le premier vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS). Baptisé Arexvy, le sérum, développé par le géant pharmaceutique britannique GSK, est autorisé pour les personnes âgées de 60 ans et plus, pour la prévention des maladies respiratoires causées par le VRS.

Le VRS est un virus saisonnier qui circule dès la fin de l’automne et en hiver. Très fréquent, il est responsable de maladies des voies respiratoires inférieures parfois graves. C’est le cas pour la bronchiolite chez les nourrissons et les très jeunes enfants, cette infection qui cause un rétrécissement des petites voies respiratoires des poumons, les bronchioles. Chez les adultes de plus de soixante ans, présentant des comorbidités ou immunodéprimés, le VRS peut être responsable d’une pneumonie, d’une détresse respiratoire et également d’une bronchiolite.

Selon le Centre américain de contrôle et prévention des maladies, le VRS entraîne chaque année aux Etats-Unis entre 60 000 et 120 000 hospitalisations et entre 6 000 et 10 000 décès parmi les plus de 65 ans. En Europe, selon l’Agence européenne du médicament, le VRS serait responsable de 250 000 hospitalisations chaque année et 17 000 décès à l’hôpital chez les personnes âgées de 65 ans et plus.

« Un intérêt majeur de santé publique »

« Les personnes âgées, en particulier fragilisées par des problèmes de santé sous-jacents, tels que des maladies cardiaques ou pulmonaires ou un système immunitaire affaibli, courent un risque élevé de maladie grave causée par le VRS », a déclaré dans un communiqué le Pr. Peter Marks, directeur du centre de recherche et d’évaluation biologique de la FDA. Celui-ci se réjouit d’« une avancée importante en terme de santé publique afin de prévenir une maladie qui peut mettre la vie en danger ».

Fin avril, l’Agence européenne du médicament émettait un avis favorable pour la commercialisation de ce vaccin, y voyant également « un intérêt majeur de santé publique ». Reste à la Commission européenne de rendre une décision définitive dans les prochaines semaines.

94,1 % de risques en moins pour les formes graves

L’innocuité et l’efficacité d’Arexvy ont été testées lors d’une étude menée sur près de 25 000 participants, de plus de 60 ans, résidants dans 17 pays différents. La moitié a reçu une dose de vaccin, l’autre un placebo. « Le vaccin a significativement réduit le risque de développer une infection des voies respiratoires inférieures associée au VRS de 82,6 % et réduit le risque de développer une infection des voies respiratoires inférieures sévère associée au VRS de 94,1 % », note la FDA. L’étude se poursuit sur trois saisons afin de tester l’innocuité et l’efficacité avec des vaccinations répétées.

Parmi les effets indésirables, deux participants à une autre étude ont développé une encéphalomyélite aiguë disséminée (EMAD), un type rare d’inflammation qui affecte le cerveau et la moelle épinière, quelques jours après avoir reçu Arexvy et le vaccin contre la grippe. Dans une autre étude, un participant a développé un syndrome de Guillain-Barré, dans lequel le système immunitaire du patient attaque les nerfs périphériques. Selon la FDA, GSK s’est engagé à évaluer de manière plus approfondie les risques concernant l’EMAD et Guillain-Barré.

  • Source : Food and drug administration, Agence européenne du médicament

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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