Eternuement : ce qu’il faut retenir

11 février 2015

A première vue, rien de plus banal qu’un éternuement. Et pourtant, ce phénomène réflexe montre toute l’ingéniosité de la muqueuse nasale, capable de s’auto-nettoyer et de veiller à la bonne santé de notre appareil respiratoire. A condition toutefois d’éternuer dans les règles de l’art. Explications.

Pour bien fonctionner, notre appareil respiratoire a besoin d’être propre, à une température et à un degré d’humidité adaptés. Pour y veiller, il dispose de deux outils de nettoyage. Le système immunitaire, qui lutte contre les microbes et les virus en mobilisant des cellules spécialisées. Et le tapis roulant mucociliaire. Ce filtre autonettoyant tapisse l’ensemble des voies respiratoires. Il les débarrasse des poussières et autres indésirables en les enveloppant dans du mucus pour ensuite les éjecter plus facilement hors du circuit respiratoire en les faisant « rouler » sur les cils vibratiles. C’est là que l’éternuement intervient. Tout comme la toux et le mouchage, c’est un moyen d’expulser le mucus et de nettoyer les voies respiratoires.

L’entraînement du système respiratoire

Aussi agaçant soient-ils, les éternuements à répétition lors d’un rhume ou d’une rhinite allergique ont donc toute leur utilité : ils protègent l’organisme d’une invasion trop massive par les virus et les allergènes. Mais que penser des éternuements qui surviennent parfois sans raison ? Selon des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie, ils ont eux aussi leur importance. Parus en août 2012, leurs travaux montrent que ces expirations brutales par le nez contribuent à entretenir les cellules ciliées qui purifient l’air inhalé. Comme s’il ne fallait pas les laisser trop longtemps au repos de crainte qu’elles ne perdent leurs bonnes habitudes. Des éternuements épisodiques assurent donc un fonctionnement optimal de toute cette belle machinerie.

Seulement voilà, que vous soyez ou non malade, des éternuements peuvent venir gâcher une réunion ou une séance de cinéma. Et la tentation de chercher à les retenir est parfois grande. Mais attention. En vous bouchant le nez, vous risquez de produire une surpression qui peut léser votre oreille interne et provoquer des douleurs, voire une perforation du tympan. Mieux vaut donc en cas d’éternuements trop fréquents et épuisants traiter la cause du mal : faire des lavages du nez régulier en cas de rhume, prendre un antihistaminique en cas d’allergie…

 

Dernière précaution et c’est sans aucun doute la plus importante : mettez systématiquement les mains devant la bouche et le nez quand vous éternuez. Et bien entendu lavez-les ensuite sans tarder. Ansys, une entreprise spécialisée dans la simulation numérique, a en effet démontré que les postillons expulsés lors d’un éternuement pouvaient contaminer 12 personnes dans un espace confiné tel qu’une cabine d’avion.

  • Source : AirWay epithelial ciliary response to sneezing, The FASEB Journal, août 2012 - Violent expiratory events : on coughing and sneezing, Journal of Fluid Mechanics, avril 2014

  • Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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