Etes-vous physionomiste ? Tout dépend du contexte…

« Où est-ce que je l’ai vu ? » Et si reconnaître des visages n’était qu’une question de contexte… Des scientifiques ont tenté de comprendre ce qui se passe dans notre cerveau lorsqu’un visage nous paraît familier sans pour autant réussir à mettre un nom dessus. Des résultats publiés dans la revue Nature Communications.

Pour réaliser leur expérience, les chercheurs du département de psychologie à la Royal Holloway University de Londres ont présenté – de façon très brève –une série de 24 visages, à des volontaires. La présentation des faciès tournait en boucle, mais certains revenaient toutefois plus souvent que d’autres. Si bien qu’au final, ils pouvaient être considérés comme familiers. En parallèle, les participants étaient soumis à un examen d’Imagerie par résonance magnétique (IRM).

Le cerveau anticipe…

Les chercheurs ont rapidement constaté que le cerveau peine à mémoriser les visages lorsque ceux-ci n’apparaissent que brièvement. Ils ont surtout observé l’activité d’une zone cérébrale centrée sur la définition des caractéristiques physique et appelée l’« aire fusiforme des visages ». Seulement, à mesure que l’expérience avançait, son activité diminuait. Voilà qui laisse à penser que cette région est impliquée dans l’apprentissage de « nouvelles têtes ».

Autre enseignement, les scientifiques ont mis en évidence l’importance du contexte dans la physionomie. « Des théories récentes suggèrent que le cerveau tente de prédire ce qui va se passer, et ce afin de simplifier les informations » explique le Dr Manos Tsakiris, co-auteur de l’étude. « Notre travail va dans ce sens. Nous avons constaté que les participants tardaient à reconnaître un visage familier si ce dernier succédait à des inconnus. Et inversement. Un anonyme après une série de faciès familiers était souvent considéré comme connu. En clair, le cerveau tenterait de prédire le prochain visage (au risque de se tromper) ».

Voilà pourquoi, un certain temps nous est – parfois- nécessaire pour reconnaître une personne hors contexte. Alors, si vous peinez à vous remémorer le nom d’un collègue en dehors de votre lieu de travail, c’est sans doute que vous aurez croisé beaucoup d’inconnus…

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : David Picot

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  Source : Nature Communications, 13 novembre 2013 – Interview du Dr Manos Tsakiris, 13 novembre 2013