Faire chambre à part, bon pour la libido ?
07 septembre 2018
fizkes/Shutterstock;com
Une fois passée la phase passionnelle, de nombreux couples s’enferment dans la routine et voient leur libido tomber en berne. Pour y remédier, certains n’hésitent pas à faire chambre à part, histoire de relancer la machine. Alors, dormir séparément, bonne ou mauvaise idée ? La réponse de Marie Bareaud, sexologue à Nantes.
Selon plusieurs études (et un ouvrage de Frédéric Beigbeider), l’amour dure 3 ans. Passé ce cap, le désir charnel se perd dans le quotidien. Cette statistique, Marie Bareaud n’y croit pas. « On perd le désir si on ne l’entretient pas. Conserver la flamme demande du temps et de l’imagination. »
Alors, cette idée de « chambre à part » a-t-elle sa place dans le maintien de l’envie de l’autre? Pas pour la sexologue. « Un des facteurs qui booste le désir, c’est le rapprochement des corps, pas son éloignement », avance-t-elle. « Se séparer pour la nuit ne ferait qu’entériner ce manque de désir».
Quant à l’argument « faire chambre à part pour se ressourcer », Marie Bareaud n’y croit pas davantage. « Avoir son jardin secret est certes important, mais il doit davantage être psychique que physique. Faites des choses dans la journée l’un sans l’autre est plus efficace pour se retrouver. »
Sanctuariser la chambre
Bien entendu, dormir ensemble ne suffit pas à raviver la passion charnelle. « Eviter le duo pyjama-chaussettes qui est un vrai tue l’amour », continue la sexologue. « Je vous conseille de dormir nus. Cela aura pour vertu de libérer des hormones qui vont stimuler le désir. Par ailleurs, ne voyez pas votre chambre comme une simple pièce où coucher. Accordez une large place à la déco. Accrochez des tableaux ou des photos qui, comme le sexe, auront la vertu de vous faire voyager. Zapper les photos de vos parents ou de vos enfants. Les papiers administratifs ou le linge à repasser n’y ont pas non plus leur place ».
Et bien entendu, la libido ne se limite pas à la chambre à coucher. Investissez les autres pièces de votre maison.
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Source : Interview de Marie Bareaud, 3 septembre 2018
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Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dominique Salomon