Familles monoparentales : des enfants pas plus perturbés que les autres

02 août 2016

Depuis quelques années, le nombre de familles monoparentales ne cesse d’augmenter. Selon une enquête de l’OCDE, dans la plupart des pays, l’énorme majorité (80%) de ces parents sont des femmes. Dès lors, des voix s’élèvent pour alerter sur l’absence du père et sur les problèmes (psychologiques, d’adaptabilité…) dont risquent de souffrir les enfants. Une étude britannique semble leur donner tort.

Une équipe du Centre de recherche sur la famille de l’Université de Cambridge suggère que les enfants issus de familles monoparentales sont généralement bien intégrés (à l’école par exemple), avec des sentiments positifs au sujet de la vie de famille.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont recruté 51 femmes qui élevaient seule leur enfant et 52 couples hétérosexuels avec un enfant issu d’un don de gamète ou de spermatozoïdes. Les mères des 2 groupes ont répondu à des questionnaires sur leur quotidien et celui de leur descendance.

Résultat, « aucune différence significative n’a été relevée », notent les auteurs. « Même si les mères célibataires connaissent plus souvent des situations financières précaires et des niveaux de stress plus élevés ».

Du côté des enfants, qui eux aussi ont répondu à des questions, la plupart (dans les 2 groupes) n’a pas exprimé de souhait concernant un éventuel changement familial. Dans l’ensemble, ils ont qualifié de « plaisir », le fait d’aller à l’école et tous ont expliqué avoir des amis. Et la grande majorité n’a pas été victime de brimades ou de moquerie.

Seule différence en fait, les enfants issus de familles monoparentales posent inévitablement des questions sur l’absence du père, « sans que cela n’altère le fonctionnement familial », expliquent les auteurs. « Nos résultats suggèrent que ce n’est pas l’absence ou la présence du père qui importe, mais la qualité de la relation entre parent et enfant. »

  • Source : Rencontres annuelles de la société européenne de reproduction humaine et d'embryologie, 3 juillet 2016

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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