Fibrome utérin : un impact méconnu

22 novembre 2017

Affection gynécologique bénigne, le fibrome utérin symptomatique touche une femme sur dix en France ! Peu connue, cette pathologie retentit sur la qualité de vie des femmes atteintes. Illustration avec l’enquête « les mots des maux », commentée par le Pr Hervé Fernandez, chef de service de Gynécologie – Obstétrique à l’hôpital de Bicêtre (AP-HP).

Le fibrome utérin est une tumeur bénigne. « Elle se développe au sein du myomètre, le muscle de la paroi utérine », explique le Pr Hervé Fernandez. « C’est une tumeur musculaire lisse extrêmement fréquente qui n’est pas forcément une maladie. Il est très important d’indiquer que seulement un tiers des fibromes utérins se manifestent par des symptômes ».

Parmi ces derniers, les saignements pendant et en dehors des règles sont souvent considérés comme la manifestation la plus importante du fibrome utérin. Pourtant ce n’est pas la seule. Selon l’enquête « les mots des maux », les femmes souffrent également d’autres symptômes dont on ne parle pas souvent. Elles sont 17% à les ressentir et 72% des femmes interrogées dans l’enquête souffrent de ce type de symptômes associés aux saignements. Près de 40% déclarent des douleurs et des crampes abdominales en dehors des règles, 39% affirment ressentir une importante fatigue. Enfin 30% des femmes rapportent de fréquentes envies d’uriner et 22% des gênes ou des douleurs pendant les rapports sexuels.

Autant de symptômes qui perturbent leur vie quotidienne. Là encore, les conséquences de la maladie restent peu connues et pourtant l’impact est important. « Sur une échelle de 1 à 10, on estime en moyenne que la gêne liée au fibrome utérin s’établit à 6 », précise le Pr Fernandez.

Une vie sexuelle perturbée

« Les douleurs et les saignements perturbent significativement la sexualité des femmes. » Un tiers des patientes interrogées affirment que leur sexualité et leur désir sont impactés. Autre donnée illustrant la diminution de la qualité de vie : près d’une femme sur cinq change ses habitudes vestimentaires. « Les saignements peuvent les gêner et elles n’osent plus s’habiller avec des vêtements blancs ou des jupes, par exemple ».

L’enquête révèle enfin une connaissance très relative du fibrome utérin. Une femme sur deux est capable de donner une définition correcte de la maladie. Logiquement, les idées reçues autour du fibrome foisonnent. « Je suis très inquiet sur ce point, notamment par rapport aux réseaux sociaux qui véhiculent de fausses informations. Ainsi 4 femmes sur 10 pensent qu’un fibrome peut évoluer en cancer. Nous devons impérativement accentuer nos efforts d’information », conclut le Pr Fernandez.

 

Par ailleurs, les femmes vont avoir tendance à rechercher des renseignements sur internet afin de se rassurer et de s’informer. C’est la raison pour laquelle Gedeon Richter France a mis en place le site internet www.actionfibrome.fr dédié aux femmes dans lequel elles pourront trouver des informations validées et précises sur le fibrome utérin.

  • Source : Interview du Pr Hervé Fernandez, 19 septembre 2017 - Enquête « les mots des maux » réalisée du 18 août au 2 septembre 2016, auprès de 1 287 femmes constituant un échantillon national représentatif des femmes âgées de 18 ans et plus, dont 302 femmes souffrant d’un fibrome utérin symptomatique

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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