Fièvre jaune : le défi d’une campagne de vaccination en urgence
17 août 2016
Dmitry Kaminsky/shutterstock.com
Depuis le début de l’année 2016, une épidémie de fièvre jaune sévit en Angola et en République démocratique du Congo (RDC). A ce jour, plus de 400 personnes sont décédées de cette maladie très contagieuse et plusieurs milliers ont été contaminées. Pour tenter d’enrayer la flambée, l’OMS et ses partenaires sur le terrain préparent une campagne de vaccination d’une ampleur inédite. Elle a pour objectif d’immuniser plus de 14 millions d’individus répartis dans près de 8 000 localités. Et ce, en un minimum de temps. Un important défi logistique.
« L’épidémie a atteint des zones urbaines denses et des régions frontalières difficiles d’accès », explique l’OMS. Il y a urgence pour éviter une propagation encore plus importante. Si plusieurs campagnes de vaccination ont été effectuées depuis le mois de janvier, celle qui va être lancée très prochainement n’a jamais été égalée. Il s’agit de protéger plusieurs millions de personnes en peu de temps.
Pour ce faire, l’OMS a décidé de fractionner les doses de vaccin. Des études ont en effet démontré qu’un cinquième de la dose classique suffit à protéger le patient pour au moins 12 mois. « Cette méthode ne permettra pas aux personnes vaccinées de voyager à l’étranger mais au moins elle les protégera contre la fièvre jaune pendant le temps de l’épidémie », explique l’OMS. « Et cela aidera à freiner la propagation du virus. »
Des seringues et de la glace
Autre solution logistique appliquée pour parvenir aux objectifs de la campagne : l’aide des fabricants de seringues. « Nous avons besoin d’environ 17,3 millions de seringues », indique Guillaume Queyras, responsable des opérations logistiques à l’OMS. « Comme cette quantité n’était pas disponible sur le marché, nous avons passé une commande spéciale. » En raison de l’urgence de la situation, la livraison a été honorée bien avant les 2 mois nécessaires en temps normal.
Dernier défi d’envergure : maintenir au frais les vaccins dans des pays manquant cruellement d’infrastructures. En effet, les doses doivent être conservées entre 2°C et 8°C. Pour y parvenir, l’OMS et ses partenaires ont commandé 115 000 paquets de glace.