La fièvre jaune, l’urgence sanitaire mondiale à venir ?
13 mai 2016
Jarun Ontakrai/shutterstock.com
Dans la revue médicale JAMA, des médecins américains s’inquiètent face à l’ampleur de l’épidémie de fièvre jaune qui sévit en ce moment dans plusieurs pays d’Afrique. Ils appellent l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à mettre sur pied un « comité d’urgence » pour canaliser ce qu’ils considèrent comme « une nouvelle urgence sanitaire mondiale ».
La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés. Chaque année, à l’échelle de la planète, environ 130 000 personnes sont frappées. Et 44 000 en meurent dans les pays d’Afrique endémiques, où surviennent 90% des cas. Leur nombre « a progressé ces deux dernières décennies en raison de la diminution de l’immunité de la population vis-à-vis de cette infection, de la déforestation, de l’urbanisation, des mouvements de population et du changement climatique », souligne l’OMS.
Inquiétudes en Angola
La vaccination est la mesure de prévention la plus importante contre la fièvre jaune. Mais comme l’expliquent les Prs Daniel Lucey et Lawrence O. Gostin du Georgetown University Law Center de Washington (Etats-Unis), « l’actuelle pénurie de vaccins pourrait entraîner une crise sanitaire majeure ».
Ils font notamment référence à l’épidémie qui sévit en République Démocratique du Congo, au Kenya, en Ouganda et surtout en Angola. Dans ce dernier pays, elle a démarré en décembre 2015. Elle progresse rapidement puisqu’en un peu plus de 4 mois, 2 058 cas – dont 258 mortels – ont été rapportés.
Des cas ont aussi été recensés en Chine. Quant à l’Organisation Panaméricaine de la Santé, elle a déclenché une alerte épidémique le 22 avril dernier, à l’échelle de l’Amérique latine. Aux yeux des scientifiques, « cette situation sanitaire, couplée à un manque de vaccins nécessite la mise en place d’un comité d’urgence pour mobiliser des fonds susceptibles notamment d’augmenter la production de vaccins ».